Boeing a profité de la présentation de ses résultats du premier trimestre le 29 avril pour faire le point sur sa division BGS (Boeing Global Services). La branche dédiée aux services de l’avionneur américain a résisté à la crise consécutive à la pandémie de coronavirus durant le trimestre, avec un chiffre d’affaires de 4,628 milliards de dollars (4,619 milliards de dollars au premier trimestre 2019) mais ce très faible écart est en trompe-l’oeil.
En fait, la forte augmentation du volume des contrats gouvernementaux (défense), de l’ordre de 4 milliards de dollars (P-8A de l’US Navy et de l’Australie, AH64 Apache de la flotte de U.S. Army…) a directement compensé la baisse du marché des services après-ventes dédiés aux avions commerciaux. De plus, la baisse de l’activité civile n’a pas encore atteint son point bas compte tenu du décalage temporel constaté au niveau de l’immobilisation des flottes des compagnies aériennes à travers le monde et en particulier pour le continent américain.
David Calhoun, le PDG de Boeing constate dans une conférence téléphonique que la baisse des services dans le civil a été directement impactée par la diminution du nombre de vols, ce qui a entraîné une baisse des besoins en pièces détachées et en offres logistiques. Il explique aussi que les clients sont en train de réduire des dépenses telles que les modifications et les mises à niveau, se concentrant seulement sur les opérations de maintenance nécessaires.
Il prévoit enfin le retrait accéléré des avions de ligne le plus ancien avec la crise, ce qui aura aussi un impact sur la demande au niveau des services (plus de 2500 appareils de plus de 20 ans étaient en service avant l’arrivée du coronavirus).
Le PDG de Boeing s’attend clairement à une longue période difficile pour la partie civile de BGS qui couvre un très large spectre d’activités après-ventes, du marketing à la formation d’équipage en passant par les opérations au sol et bien sûr la maintenance et l’ingénierie. La reprise devrait s’étaler sur plusieurs années avant de revenir à leur niveau d’avant-pandémie.
Les réductions d’emplois annoncées et équivalentes à 10% de l’ensemble des 160 000 salariés de Boeing seront d’ailleurs plus prononcées au niveau des services civils de BGS, la direction de l’avionneur américain tablant plutôt sur plus de 15% pour les activités fortement exposées aux dépenses des compagnies aériennes.