Le salon MRO Americas revient cette semaine au centre d’Atlanta (Géorgie), pas très loin du siège de Delta Air Lines et du plus grand aéroport des États-Unis, la plateforme Hartsfield-Jackson. La conférence d’Ed Bastian est évidemment particulièrement attendue, tant pour revenir sur les dernières évolutions de la division Delta TechOps, sur la Digital Alliance créée avec Airbus avec le soutien de GE Digital, voire même peut-être sur les futures commandes de gros-porteurs qui viendront renforcer la flotte long-courrier de Delta.
Mais le plus important salon mondial dédié à la maintenance des avions commerciaux sera surtout l’occasion d’évaluer le dynamisme du secteur en termes de nouvelles opportunités, alors que l’Amérique du Nord a été la première des régions mondiales à sortir de la crise liée à la pandémie et que son secteur aérien semble aujourd’hui particulièrement enclin à une nouvelle phase de consolidation, même si le projet de rapprochement entre Spirit et JetBlue semble avoir du plomb dans les ailes depuis quelques semaines.
Avec la reprise du trafic et une flotte en service pratiquement revenue à celle de 2019, le secteur MRO nord-américain est désormais en tête du peloton mondial même si les problèmes de la supply-chain chez les OEM sont particulièrement pesant pour les opérateurs, avec des pénuries de pièces neuves, des avions immobilisés et des TAT qui ne cessent de s’allonger et notamment pour la maintenance des moteurs.
Les difficultés sont mondiales et elles ne sont pas près de se résorber à court ou moyen termes, alors que la région Asie, et en particulier la Chine, redécolle aussi depuis quelques mois. Quant au trafic aérien latino-américain, il se rapproche lui aussi de son niveau d’activité pré-pandémique, avec un retour à son niveau de 2019 attendue dès la fin de l’année, un peu plus tôt que pour l’Europe (2024).
L’une des solutions pour venir pallier aux difficultés au niveau de la production des OEM est le recours à un usage plus intensif des pièces usagées USM, un marché qui ne cesse de se développer et qui pourra être alimenté facilement dans les prochaines années pour certains programmes majeurs, notamment sur les moteurs de monocouloirs, avec le retrait prévu de près de 10 000 avions commerciaux dans les 10 ans, dont au moins 40% pour la seule région Amérique du Nord.
Le recours au marché secondaire sera clairement un axe de développement à suivre durant cette édition de MRO Americas, à une période ou l’adaptabilité et la flexibilité deviennent des sources d’opportunités…