C’est un projet particulièrement osé en ces temps de pandémie, mais il commence à devenir plus concret. La future compagnie low-cost long-courrier Flypop, en gestation depuis 2018, annonce avoir signé un premier contrat avec Avolon concernant la location de « multiple » Airbus A330-300. Selon le loueur irlandais, la startup basée au Royaume-Uni réceptionnera un premier exemplaire pour lancer ses opérations d’ici le mois d’octobre, puis « un avion supplémentaire tous les six mois ». Le plan de développement de la flotte de Flypop va jusqu’à plus d’une dizaine de gros-porteurs.
Flypop précise qu’elle a mené des discussions avec plusieurs sociétés de crédit-bail ces derniers mois et qu’Avolon a offert le tarif le plus compétitif tout en offrant des disponibilités pour de nouveaux avions jusqu’en 2023.
La nouvelle compagnie aérienne britannique promet d’offrir des tarifs compétitifs sur le marché affinitaire entre Londres Stansted et des destinations secondaires en Inde, à l’instar d’Amritsar (Pendjab) et Ahmedabad (Gujarat). Pour « Nino » Navdip Singh Judge, son fondateur, « En tant que bimoteur bicouloir pouvant transporter plus de 400 passagers, l’A330-300 offrira tout ce que nous voulons offrir à nos passagers, en particulier les prix de siège les plus bas en Inde ».
Nino Singh Judge a travaillé en étroite collaboration avec Tony Fernandes (PDG du groupe Air Asia) pendant 5 ans au sein de l’équipe de Formule 1 Lotus, rêvant alors d’adapter le modèle low-cost long-courrier d’Air Asia X à des liaisons aériennes entre l’Europe et l’Asie du Sud, avec des temps de vol ne dépassant pas les 10 heures.
Le PDG de la start-up long-courrier s’est également associé à des spécialistes du marché low-cost, en recrutant par exemple Charlie Clifton, l’un des six premiers membres de la direction de Ryanair qui a rejoint Flypop en tant que conseiller principal aux opérations et membre du conseil d’administration. Selon lui, les compagnies aériennes actuellement en activité « ont été gravement blessées après 18 mois sans aucun revenu, mais avec beaucoup de coûts et de dettes. Flypop, en revanche, a évité toute exposition à la pandémie et se trouve par conséquent dans la position unique et privilégiée de tirer le meilleur parti des coûts moindres résultant de la crise. La mise d’entrée est beaucoup plus basse maintenant qu’elle ne l’aurait été avant la crise du Covid-19 ».
Mais si la mise d’entrée est aujourd’hui réduite, il restera cependant à prouver que ce modèle économique est viable, notamment au regard de l’échec du transporteur low-cost WOW Air il y a deux ans ou encore des difficultés d’Air Asia X qui datent de bien avant la crise. Pour Charlie Clifton, les prix bas stimuleront seront amenés à stimuler la demande. Mais ce marché reste aussi éminemment dominé par les grands acteurs des pays du Golfe (Emirates, Qatar Airways, Etihad), avec une escale certes ; mais avec des tarifs très agressifs aussi.
En attendant, la compagnie a profité de son accord de leasing avec Avolon pour soumettre sa demande de CTA (certificat de transporteur aérien ) auprès de la CAA britannique. La start-up a également réussi à lever des financements de la part du gouvernement britannique, via son « Future Fund » ouvert aux start-ups depuis un an.