Pour décarboner l’aviation, easyJet s’intéresse désormais à l’aile volante. La low-cost britannique, toujours désireuse de soutenir les projets pouvant participer à la décarbonation de l’aviation et « totalement agnostique en matière de technologie », selon les mots de son CEO Johan Lundgren, a annoncé le 4 septembre qu’elle avait signé un partenariat avec la start-up américaine JetZero pour participer au développement de son futur avion à fuselage intégré, dont l’avionneur espère qu’il pourra entrer en service dès 2030.
Dans le cadre de ce partenariat, easyJet partagera son expérience sur l’hydrogène, issue des partenariats qu’elle a noués ces dernières années avec plusieurs industriels et instituts de recherche, dont Rolls-Royce et l’université de Cranfield, au Royaume-Uni. L’appareil de JetZero devrait en effet avoir une capacité de voler à l’hydrogène et ce partenariat permettra de réfléchir à l’intégration de ce type de système de propulsion.
La low-cost intégrera ainsi le groupe de travail constitué par la start-up pour évaluer l’intégration de ce nouveau profil d’appareil dans les opérations d’une compagnie aérienne, dans la flotte et en aéroport, tout en vérifiant les améliorations apportées au cours de toutes les phases de vol. Alaska Airlines a permis de lancer ce groupe en s’associant à JetZero en août, et la start-up estime qu’il devrait rapidement être composé d’une douzaine de compagnies.
JetZero promet jusqu’à 50 % de réduction des émissions
JetZero développe actuellement un avion à fuselage intégré, avec le soutien des grandes institutions américaines que sont la NASA, l’US Air Force et la FAA. Si ce type de forme n’est pas nouveau, le déploiement du fly-by-wire puis le développement des matériaux composites a fait avancer le concept. Grâce à un design lissé et plus naturel que les appareils actuels, cette forme permet la suppression des surfaces en queue (gouvernes), l’utilisation d’ailes plus fines et un raccourcissement du fuselage, donc « une réduction de la masse de l’appareil et une optimisation de sa répartition, une réduction de la traînée et de la poussée nécessaire au vol, ce qui permet l’installation de moteurs plus petits », explique Tom O’Leary, le CEO de JetZero. JetZero promet ainsi une réduction possible de moitié de la consommation et des émissions.
Si l’objectif d’une entrée en service en 2030 est ambitieux, il repose sur un système de propulsion « classique », basé sur les technologies actuelles. Mais JetZero travaille à rendre l’appareil capable de fonctionner avec des carburants durables d’aviation mais aussi, à plus longue échéance, avec de l’hydrogène, la surface de l’appareil proposant un plus grand espace de stockage.
Image © JetZero