Airbus voit vingt ans de croissance à venir dans le marché des services. L’avionneur européen a présenté ses prévisions d’évolution pour ce marché spécifique d’ici 2043 et estime qu’il devrait croître de 3,5 % par an en moyenne en valeur. Il pourrait ainsi atteindre 290 milliards de dollars à cet horizon, contre 150 milliards de dollars anticipés en 2024 (une valeur déjà en hausse de 15 % par rapport à 2023).
Le marché sera bien sûr porté par la croissance de la flotte mondiale, qui devrait passer de 27 000 appareils de plus de cent places (ou de plus de dix tonnes de charge utile pour les avions cargo) aujourd’hui à 48 230 appareils en 2043, selon les estimations d’Airbus. Sa répartition régionale ne présente pas de surprise : la croissance sera la plus forte en Asie du Sud, en Asie Pacifique et en Chine. En 2043, la Chine devrait par ailleurs devenir le plus important marché mondial pour les services, avec une valeur de 61 milliards de dollars – suivi de l’Europe (55 milliards de dollars) puis de l’Amérique du Nord et de l’Asie Pacifique (50 millions de dollars).
L’avionneur a différencié trois grandes missions dans les services. La plus importante concerne la maintenance, qui représente aujourd’hui et continuera de représenter en 2043 environ 85 % du marché. Avec les difficultés rencontrées actuellement dans la chaîne d’approvisionnement, Airbus a constaté que l’industrie s’était adaptée pour non plus porter l’essentiel de son attention sur ses coûts mais sur son efficacité. Des investissements importants sont ainsi prévus pour augmenter les capacités et accélérer le recours aux outils numériques.
Avec 18 460 appareils à remplacer sur vingt ans et les pénuries actuelles, le secteur de la réparation, du recyclage et de la réutilisation de pièces va être très dynamique. D’ici 2043, le marché des pièces de seconde main représentera 52 milliards de dollars. En parallèle, les sites de démantèlements vont tripler – ils sont plus d’une centaine aujourd’hui en activité – et leur croissance sera en moyenne de 7,5 % par an, pour dépasser une valeur de 500 millions de dollars.
La seconde mission porte sur les modifications des appareils. L’activité va rester soutenue en raison de la prolongation des durées de service des appareils, de la recherche de différenciation entre les compagnies aériennes et l’augmentation de la demande en connectivité en vol. A l’horizon 2043, Airbus estime que 4 750 cabines devront être rénovées et que plus de 38 000 appareils disposeront d’une connexion en vol. L’avionneur a également souligné que les premiers A350 allaient bientôt devoir être réaménagés.
Enfin, la hausse générale de l’activité provoquera une augmentation des besoins en ressources humaines. Airbus estime que le secteur devra recruter 2,26 milliards de personnes sur les vingt prochaines années, réparties entre 690 000 techniciens, 620 000 pilotes et 950 000 membres du personnel de cabine, pour assurer la bonne tenue des opérations et la croissance. « Recruter et former sera donc un vrai challenge », affirme Sonia Dumas, la directrice marketing d’Airbus Services.
La poursuite de la digitalisation du secteur des services devrait enfin permettre de réduire les coûts de 4 milliards de dollars – par exemple grâce à la réduction des immobilisations avec les outils de maintenance prédictive – et la consommation de carburant de la flotte de 30 milliards de dollars – par l’optimisation des opérations.