Chez Boeing, les nouvelles sont mauvaises, d’où qu’elles viennent. Au lendemain de la publication de résultats en chute libre – mais attendus puisque l’avionneur avait déjà averti les marchés -, la section 751 du syndicat des machinistes IAM a annoncé que ses membres avaient rejeté à 64 % la nouvelle proposition de convention collective présentée par l’avionneur quelques jours auparavant.
Le troisième trimestre de Boeing est en effet marqué à la fois par la limitation sur les cadences de production du 737 imposée depuis le début de l’année par la FAA – sur la première partie du trimestre – et par la grève lancée par le syndicat IAM, en cours désormais depuis 42 jours. La grève a provoqué l’arrêt de la production du 737, du 767 et du 777 à Renton et Everett. En parallèle, dans le cadre de la transformation du groupe, Boeing a annoncé la suspension du programme 767 lorsque les appareils actuellement en commande auront été livrés et a officialisé un nouveau retard sur le 777X, inscrivant des charges de 3 milliards de dollars sur ses comptes. Enfin, des charges supplémentaires de 2 milliards de dollars ont également été inscrites pour les activités Defense, Space & Security.
Il en résulte un troisième trimestre avec un chiffre d’affaires de 17,84 milliards de dollars, en très léger recul de 1 %, mais dont les pertes opérationnelle et nette explosent : à 5,76 milliards de dollars pour la première (septuplée par rapport au troisième trimestre 2023) et 6,2 milliards de dollars pour la seconde (quadruplée par rapport au troisième trimestre 2023). La dégradation des résultats est équivalente sur neuf mois en termes de proportion.
« Il faudra du temps pour que Boeing redevienne ce qu’il était auparavant, mais avec la bonne orientation et la bonne culture, nous pouvons redevenir une entreprise emblématique et un leader de l’aérospatiale », a déclaré Kelly Ortberg, président-directeur général de Boeing, dans le cadre de cette présentation.
Mais l’avionneur n’en est pas là : la priorité reste de mettre fin à la grève des machinistes, qui paralyse la production de trois de ses quatre programmes commerciaux. Là aussi, Boeing a essuyé un nouvel échec puisque les membres de la division 751 de l’IAM se sont de nouveau prononcés contre la proposition négociée avec la direction du syndicat le 23 octobre. Avec 64 % de votes contre, le rejet est moins unanime que pour les précédentes propositions mais il ne lève pas les blocages pour autant. Le nouveau contrat présenté proposait notamment une augmentation des salaires de 35 % (contre 25 % dans la précédente proposition) et une prime de ratification de 7 000 dollars.