Alors que le transport aérien mondial commence à montrer des signes encourageants de reprise après le choc sans précédent lié à la pandémie, Airbus vient d’annoncer avoir enregistré un bénéfice net de 4,2 milliards d’euros en 2021, un record historique pour le groupe aéronautique européen.
Bien sûr, l’augmentation des livraisons d’avions commerciaux sur la période, en particulier en ce qui concerne le programme A320/A320neo (483 appareils), a largement contribué à ce résultat, mais les efforts du groupe en termes de réduction des coûts et de gain en compétitivité ont aussi contribué à sa résilience. Après une période particulièrement complexe, Airbus peut désormais s’ancrer sur des bases solides pour commencer à voir très sereinement l’avenir.
Pour Guillaume Faury, le Président exécutif d’Airbus, le groupe est d’ailleurs maintenant tourné vers « la reprise et la croissance », une direction d’ailleurs largement tracée par l’augmentation réelle des prises de commandes l’année dernière (62,0 milliards d’euros contre 33,3 milliards d’euros en 2020), avec un carnet de commandes (toutes activités confondues) qui atteint une valeur consolidée de 398 milliards d’euros fin 2021, contre 373 milliards d’euros un an plus tôt.
Le chiffre d’affaires du groupe a lui aussi largement progressé l’année dernière (52,1 milliards d’euros contre 49,9), notamment portée par l’augmentation des livraisons d’avions commerciaux (611 contre 566, +6% de CA à 36,16 milliards d’euros) et par le véritable rebond de sa filiale Airbus Helicopters (+4% de CA à 6,5 milliards d’euros) qui a vu ses livraisons augmenter (338 contre 300) tout comme ses commandes nettes (414 contre 268, backlog en progression de 14% en valeur), mais qui a aussi profité d’une forte croissance de ses activités de services.
En fait, seule la branche Airbus Defence & Space a vu son chiffre d’affaires légèrement fléchir l’année dernière (-2%, à 10,18 milliards d’euros), impactée par l’activité Military Aircraft (8 A400M livrés, un de moins), ce qui ne l’a pas empêché de dégager un EBIT ajusté de 696 millions d’euros. Mieux, le carnet de commandes d’Airbus DS est en forte progression (+15% en valeur pour les commandes nettes, à 13,66 milliards d’euros, book to bill de l’ordre de 1,3), porté par le maintien en condition opérationnelle des Eurofighter allemands et espagnols, mais aussi par les récentes ventes d’avions de transport militaires. Guillaume Faury cite d’ailleurs des contrats majeurs comme les 56 C295MW pour l’Indian Air Force ou les deux A400M pour le Kazakhstan (la commande de l’Indonésie pour deux autres exemplaires n’est pas encore effective).
Seule ombre au tableau, une nouvelle charge de 0,2 milliard d’euros au quatrième trimestre sur le programme A400M liée à une « réévaluation du calendrier de livraison du contrat de lancement ».
Une année 2022 qui s’annonce encore plus prometteuse
Sur ces bases, le Président exécutif d’Airbus table déjà sur une année 2022 encore plus fructueuse, à condition toutefois que de nouvelles perturbations de l’économie mondiale et du trafic aérien ne viennent pas à nouveau perturber la tendance actuelle du groupe.
Guillaume Faury a ainsi confirmé l’objectif de la montée en cadence progressive de production de la famille A320 vers les 65 monocouloirs par mois à la mi-2023, tablant sur un total de 720 livraisons d’avions commerciaux cette année, soit 18% de plus qu’en 2021.
Airbus annonce aussi un résultat d’exploitation ajusté de 5,5 milliards d’euros pour 2022 (4,86 milliards d’euros l’année dernière), une performance qui pourrait même être sous-évaluée à ce stade, en particulier si la flotte mondiale d’avions commerciaux était amenée à voler plus intensément au cours des prochains mois, au fur et à mesure de la levée des restrictions sur les voyages au niveau mondial, avec un rebond induit de ses activités de services ou avec une reprise plus rapide du secteur du long-courrier.