Airbus a publié ses résultats pour les neuf premiers mois de 2020. Sans surprise, les résultats du groupe sont dégradés, continuant de subir l’impact de la crise liée à l’épidémie de covid-19. L’avionneur a perdu un tiers de son chiffre d’affaires sur la période et est en perte. Il y a toutefois une bonne nouvelle : il est parvenu à stabiliser le flux de trésorerie au troisième trimestre et prévoit l’équilibre de ce flux (avant fusions et acquisitions et financements-clients) au quatrième trimestre 2020.
Le groupe a ainsi publié un chiffre d’affaires à 30,2 milliards d’euros (contre 46,2 milliards d’euros sur la période l’année dernière). Cette chute reflète les difficultés de la division Aviation commerciale, qui a vu ses livraisons réduites de 40%. Ainsi, 341 appareils ont été remis à leur cliente (contre 571 l’année dernière), la plupart étant des appareils de la famille A320neo (282). Là encore, il y a un signe positif : après avoir plongé à 74 au deuxième trimestre, le nombre de livraisons a doublé au troisième trimestre avec 145 appareils.
Par ailleurs, le nombre de prises de commande a augmenté, passant à 300 engagements (contre 127 l’année dernière), et le troisième trimestre a vu une convergence de la production et du nombre de livraisons. De même, le nombre d’avions en attente de livraison a diminué, atteignant 135 unités. Cependant, au vu de la reprise de l’épidémie et du renforcement des mesures de restriction, Airbus a décalé le lancement d’un ramp-up dans la production d’A320neo, de la fin du premier trimestre au début du troisième trimestre 2021.
Airbus Helicopters est quant à elle moins touchée par la crise. L’hélicoptériste enregistre un chiffre d’affaires stable, la baisse des livraisons ayant été compensée par un mix plus favorable et une augmentation de l’activité dans les services. Airbus Defence and Space s’est en revanche montrée plus vulnérable, notamment au niveau du secteur des lanceurs, mais des mesures de réduction des coûts ont commencé à produire leurs effets.
L’EBIT consolidé a ainsi plongé à -2,18 milliards d’euros (contre un résultat positif de 3,43 milliards d’euros l’année dernière). Ce résultat s’explique par différentes provisions atteignant plus de 2 milliards d’euros, liées au plan de restructuration du groupe (pour un montant 1,2 milliard d’euros, attribuable aux trois quarts à l’Aviation commerciale), au programme A380, à l’écart de comptabilisation des paiements avant livraison en dollars et à divers coûts. La perte nette atteint quant à elle 2,69 milliards d’euros. Au vu de la situation, le groupe ne se risque toujours pas à avancer des prévisions pour 2020.
« Au terme des neuf premiers mois de l’année, nous percevons les progrès réalisés dans l’adaptation de nos activités au nouveau contexte de marché lié au covid-19. Malgré une reprise plus lente que prévu du trafic aérien, nous avons ajusté notre production d’avions commerciaux aux livraisons au cours du troisième trimestre et stoppé nos dépenses de trésorerie conformément à nos objectifs », a résumé Guillaume Faury, le président d’Airbus. Un durcissement du plan de restructuration n’est donc pas à l’ordre du jour pour le moment. Il prévoit notamment déjà la suppression de 15 000 postes dans la branche Aviation commerciale.