La mobilité aérienne urbaine (UAM) a décidemment le vent en poupe, au point de déborder largement des frontières de l’aviation. Airbus vient ainsi de signer un partenariat avec le groupe RATP lors de la deuxième édition du sommet Tech for Good, mercredi 15 mai 2019 à Paris. Il doit lancer des études de faisabilité sur la mise en place de services d’UAM en Île-de-France, avec l’intégration de véhicules aériens dans le réseau de transport urbain local. Preuve de l’importance symbolique de ce sujet, ce sont Catherine Guillouard (PDG du groupe RATP) et Guillaume Faury (président exécutif d’Airbus) qui ont signé cet accord en personne.
L’utilisation de véhicules électriques et autonomes – déjà explorée par Airbus au travers des projets Vahana et CityAirbus – sera au coeur des réflexions. L’objectif est de les intégrer efficacement aux réseaux urbains existants, dans une optique d’interconnexion et d’intermodalité des trajets. Les deux groupes visent ainsi à offrir des services point-à-point aux voyageurs, répondant au concept de « mobilité en tant que service » (MaaS). Ils insistent aussi sur l’importance de proposer une offre « à coût maîtrisé » et « accessible au plus grand nombre ».
« Aujourd’hui, nous disposons de toutes les briques techniques, déclare ainsi Guillaume Faury. Mais il faut les harmoniser afin de les intégrer dans la vie quotidienne sans remettre en cause notre priorité qu’est la sécurité. La RATP est un acteur international majeur pour les solutions de mobilité urbaine. Sa connaissance de l’usager, de ses besoins et des services associés en fait le partenaire idéal pour Airbus. »
Au-delà des ambitions
Si l’Île-de-France semble au coeur de ce partenariat, Airbus et le groupe RATP n’hésitent pas à afficher des ambitions plus larges. Ils parlent ainsi de « la mise en place d’un large écosystème de partenaires pertinents afin de développer cette nouvelle offre de transport dans d’autres grandes métropoles mondiales ».
Malgré ces belles intentions, les deux partenaires se sont bien défendu d’afficher des éléments sur le calendrier de ce partenariat ou sur les moyens qui y seront consacrés. Peut-être faut-il y voir le reflet d’un état de fait : malgré tout l’intérêt que portent certains pour l’UAM, son développement reste largement conditionné par des facteurs qui leur sont exogènes.
Bien plus que la maturité des technologies, ce sont les évolutions de la réglementation et l’acceptation par les populations – avec la certification des véhicules, le contrôle aérien ou encore de la pollution sonore – qui détermineront si ces nouvelles formes de mobilité s’intégreront ou non dans les paysages urbains de demain.