Les résultats d’Airbus sur les neuf premiers mois de l’année témoignent de son redressement par rapport au trou d’air de 2020. L’avionneur publie en effet un chiffre d’affaires de 35,2 milliards d’euros sur la période, en hausse de 17% par rapport à la même période de 2020. L’assainissement de l’activité est particulièrement visible sur l’EBIT ajusté consolidé, qui passe d’un résultat négatif de 125 millions d’euros à un résultat positif de 3,37 milliards d’euros, et sur le résultat net qui s’inverse, passant d’une perte de 2,69 milliards d’euros à un bénéfice de 2,64 milliards d’euros.
Ces résultats ont particulièrement été portés par la division Avions commerciaux, qui a pu reprendre ses livraisons. Guillaume Faury, le président d’Airbus, souligne également que la demande de ses clients reste forte. Même si cela ne se traduit pas encore dans les prises de commandes (133 commandes nettes, contre 300 en 2020), les livraisons accélèrent (424 contre 341 en 2020).
Cette accélération est toutefois tempérée par les difficultés de certains fournisseurs, fragilisés par la crise et qui peinent désormais à sortir de dix-huit mois d’activité réduite pour soutenir l’augmentation des cadences demandée par l’avionneur. Les annonces faites par Airbus à ce sujet en mai ont toutefois à peine bougé. L’A220 doit toujours passer d’une cadence de cinq à six appareils par mois d’ici début 2022 puis quatorze vers 2025. La famille A320 « met tout en oeuvre » pour conserver son objectif de 65 appareils mensuels d’ici l’été 2023 – voire 70 appareils par mois au premier trimestre 2024.
De bonnes nouvelles viennent du programme A330, dont les cadences devaient stagner à deux avions par mois mais augmenteront finalement doucement jusqu’à atteindre trois par mois d’ici fin 2022. En revanche, l’A350 ralentira un petit peu, le passage de la cadence cinq à (près de) six n’étant plus prévu pour l’automne 2022 mais début 2023.
Les activités défense et hélicoptères, moins touchées par la crise, continuent de bien se porter. Airbus Helicopters a vu croître ses prises de commandes (185 nettes contre 143 en 2020), ses livraisons (194 contre 169) et son chiffre d’affaires (+14%). Côté défense, les prises de commandes ont gagné deux milliards d’euros en valeur (10,1 milliards d’euros) et le chiffre d’affaires est resté stable.
Airbus a donc ajusté ses prévisions. Si ses livraisons ont actuellement ralenties par le redémarrage plus lent de certains fournisseurs, le groupe vise toujours 600 livraisons sur l’année. En revanche, il estime que son EBIT pourrait être meilleur que prévu initialement et le calcule à 4,5 milliards d’euros (au lieu des 4 milliards précédemment envisagés). Les flux de trésorerie disponibles devraient également être meilleurs que prévu, à 2,5 milliards d’euros.