Aircalin a beau être en difficulté, elle ne perd pas ses moyens d’investissement. La compagnie a annoncé le 12 décembre qu’elle allait acquérir deux A350-900, un projet auquel elle réfléchissait depuis plus d’un an. Les appareils seront livrés fin 2026 et courant 2028.
Initialement, les A350-900 devaient permettre de lancer la liaison entre Paris et Nouméa via Bangkok en 2026. Mais les événements de Nouvelle-Calédonie au printemps ont précipité le calendrier d’Aircalin, du moins au niveau de son plan de vol. Cette liaison a été inaugurée le 11 décembre, et elle sera opérée deux fois par semaine avec les A330-900 qui composent actuellement la flotte. Elle donnera lieu à l’établissement d’une base PN à Paris à partir du 1er février, avec une quarantaine de membres du personnel navigant.
Acquis en propre et financés par une combinaison d’autofinancement, de défiscalisation, de prêt et de soutien de l’actionnaire principal (l’Agence de la desserte aérienne de la Nouvelle-Calédonie), les A350 représentent certes un « changement d’outil industriel » à venir pour la compagnie, selon les mots de son directeur général Georges Selefen, mais aussi une perspective de croissance. Ils sont voués en effet à remplacer l’un des A330neo actuellement en service (qui sera retiré de la flotte en 2028 après la livraison du second A350) et à augmenter les capacités long-courrier.
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Image © Airbus
L’une des premières opportunités qu’ils permettront de saisir sera celle d’augmenter les fréquences vers Paris à trois voire quatre vols par semaine. L’idée est également de développer davantage le long-courrier vers l’Asie. Si le marché japonais est devenu anecdotique ces derniers mois, la Thaïlande ou Singapour offrent des perspectives intéressantes et ne sont pas les seuls marchés à courtiser dans la région.
« Aujourd’hui, notre axe de développement privilégié est plutôt l’axe Nouméa – Paris », reconnaît toutefois Georges Selefen. Les événements en Nouvelle-Calédonie ont en effet entraîné une réduction de moitié du trafic de la compagnie, donc de ses recettes. Elle a lancé un plan de transformation cet été, qui comprend ce volet de modernisation mais aussi des mesures de réadaptation du réseau à la nouvelle physionomie de la demande. Et pour réamorcer le tourisme vers Nouméa, Paris est la première cible puisque la France est le premier marché émetteur de touristes. « Nous avons décidé de desservir la ligne Nouméa – Paris de bout en bout pour aller chercher les revenus qui nous manquent », d’où le choix de ne pas attendre fin 2026 pour lancer la ligne.
Cependant, Aircalin voit au-delà. « Plus léger, moins consommateur de carburant, avec plus de places et un plus long rayon d’action que l’A330neo, l’A350 nous ouvre l’ensemble des destinations internationales que l’on imagine au départ de la Nouvelle-Calédonie », se réjouit Georges Selefen. Si le travail de définition de l’aménagement cabine est encore à ses débuts, le directeur général indique que les A350 abriteront trois classes de voyage (une classe affaires élargie, une premium economy et une classe économique), ce qui leur donnera une capacité d’environ 325 places, contre 291 sur ses A330-900.