Sa demi-vie aura duré cinq ans mais Jet Airways ne retrouvera jamais la voie des airs. La Cour suprême indienne a ordonné la liquidation de la compagnie le 7 novembre. Saisie par les créanciers de la compagnie, elle a jugé qu’une liquidation serait dans le meilleur intérêt des créanciers et des employés, étant donné qu’aucun progrès n’avait été réalisé dans ce laps de temps et que certaines décisions de justice n’avaient pas été respectées.
Jet Airways avait suspendu ses opérations en avril 2019, en cessation de paiement après des années de difficultés financières. Alors que les investisseurs potentiels ne se pressent pas pour reprendre la compagnie, elle finit par être rachetée par le fonds d’investissement britannique Kalrock et l’entrepreneur émirati Murari Lal Jalan en 2020. Ils visent alors une reprise des opérations en 2022 en tant que compagnie domestique proposant un service complet à bord, un projet qui avait bien avancé puisque des vols en Boeing 737-800 avaient été organisés sous la supervision de l’autorité indienne de l’aviation civile, débouchant sur l’obtention d’un certificat de transporteur aérien. Mais la reprise des vols a plusieurs fois été repoussée.
La Cour suprême a été saisie par un consortium de créanciers mené par la State Bank of India, en appel à une décision du tribunal d’appel NCLAT rendue en mars. Celui-ci avait confirmé le plan de résolution et le transfert de propriété au consortium Jalan-Kalrock, mais sans réaliser l’injection de fonds promise, « au mépris flagrant » d’une ordonnance de la Cour suprême datant de janvier 2023 et jetant le doute sur la capacité du consortium à mettre en place le plan de relance. « La décision du NCLAT est perverse et insoutenable en droit. Elle a entraîné de nouvelles complications », indique la Cour suprême.
Elle a donc jugé qu’une liquidation aussi rapide que possible était la seule option encore disponible et a ordonné la nomination d’un liquidateur.