Air France-KLM n’a pas tout à fait répondu aux attentes de ses investisseurs au troisième trimestre. Malgré une augmentation de 3,7 % du chiffre d’affaires (à près de 9 milliards d’euros), le groupe a subi l’impact (anticipé) des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et une forte augmentation des coûts unitaires de KLM, qui l’ont obligé à lancer un plan de restructuration au sein de la compagnie néerlandaise. Les prochains mois s’annoncent dans la même veine, la hausse des coûts étant appelée à se poursuivre et s’amplifier sous le coup d’augmentation des taxes en France comme aux Pays-Bas.
Le résultat d’exploitation du troisième trimestre s’élève à 1,2 milliard d’euros. S’il aurait été stable sans l’effet JO, il a accusé une érosion de 160 millions d’euros liée à l’événement sportif, qui a entraîné une baisse du trafic aussi bien international vers la France qu’au départ. En parallèle, les coûts ont augmenté de 3,4 % au niveau groupe, plus que les 2 % anticipés avec la prise en compte des effets des négociations annuelles et de la prime versée aux salariés d’air France pour la bonne performance opérationnelle durant les Jeux. En effet, les coûts ont explosé chez KLM (+8,4 %) en raison de conditions opérationnelles difficiles et d’un besoin d’amélioration structurelle, qui fait désormais l’objet d’un plan baptisé Back on track. Il vise à améliorer la productivité de 5 % d’ici 2025, réduire l’impact de la pénurie de pilotes, de techniciens et de pièces détachées, et augmenter les recettes par l’introduction de nouveaux services payants et l’optimisation des appareils.
Des surcoûts sont encore anticipés pour le quatrième trimestre, en raison de capacités plus réduites que prévues et d’augmentations des coûts de maintenance liées principalement à des pénuries de composants. Le niveau des réservations pour la période est en revanche plutôt satisfaisant.
Air France-KLM a profité de la divulgation de ses résultats pour chiffrer l’impact des augmentations des taxes en France et à Schiphol. La décision de l’aéroport néerlandais de réévaluer ses tarifs de 41 % à partir d’avril 2025 devrait ainsi peser entre 65 et 110 millions d’euros de plus sur le bilan du groupe. En parallèle, l’augmentation étudiée de la taxe de solidarité sur les billets d’avions en France pourrait se traduire par une hausse du niveau de taxation d’Air France de 280 millions d’euros. Si la compagnie a déjà mis en oeuvre une augmentation de ses tarifs, elle reconnaît qu’elle ne pourra pas répercuter l’intégralité du surcoût sur ses billets : elle s’attend à ce que la hausse de la TSBA ait un impact négatif de 90 à 170 millions d’euros sur son résultat d’exploitation en 2025.