Germania n’est pas encore enterrée. L’administrateur judiciaire Rüdiger Wienberg a indiqué le 26 février que plusieurs investisseurs potentiels s’étaient manifestés pour reprendre tout ou partie des activités de Germania. Deux d’entre eux ont même formulé des propositions pour la reprise de Germania Gesellschaft, Germania Technik et Germania Flugdienste, soit une grande partie du réseau de routes (débarrassé des plus déficitaires) et les capacités en maintenance et en service qu’avait le groupe allemand.
Une troisième proposition pour l’ensemble des sociétés en faillite devrait être formulée prochainement. Par ailleurs, Rüdiger Wienberg souligne que d’autres parties étaient intéressées par la reprise de certains pans spécifiques des activités. « Bien sûr, une solution globale est préférable. Cependant, à ce stade, nous ne nous concentrons pas encore sur un seul scénario et nous négocions les deux options en parallèle. » Il précise également que la plupart des manifestations d’intérêt qui persistent à ce jour viennent d’investisseurs stratégiques déjà actifs dans l’industrie. Plus de trente parties s’étaient manifestées au bout de dix jours dont dix s’étaient engagés dans une procédure de due diligence (leur donnant accès aux comptes de la compagnie).
Dans l’optique du succès des négociations pour un transfert de l’ensemble des activités, l’administrateur judiciaire travaille par ailleurs à retrouver le certificat de transporteur aérien de Germania afin que les opérations puissent reprendre rapidement. Il a été retiré au moment où la compagnie a déclaré être en faillite, au début du mois. Les équipages et les appareils sont prêts pour une éventuelle reprise de l’activité. Mi-février, Rüdiger Wienberg affirmait que 22 des 27 appareils de Germania restaient disponibles et techniquement prêts à voler.
Depuis le 4 février, deux autres sociétés ont déposé le bilan : la société-mère (Germania Beteiligungsgesellschaft) et Germania Reisen (qui organise les voyages de Vtours).
Germania Flug AG change de mains
Les filiales suisse et bulgare de Germania – Germania Flug et Bulgarian Eagle – n’ont elles pas été concernées par la faillite. Germania Flug notamment a poursuivi sa route et est désormais composée à 100% de capitaux suisses. L’internationalisation ou le transfert à des prestataires de certains services jusqu’alors gérés depuis Berlin est en cours. Et si la compagnie est concentrée sur la poursuite sans perturbation de ses opérations, un changement de marque est envisagé.
Les détails de la reprise n’ont pas été dévoilés mais elle a été réalisée par Leyla Ibrahimi-Salahi, la propriétaire du tour-opérateur suisse Air Prishtina (spécialisé dans les voyages vers les Balkans), via son fonds d’investissements Albex Aviation. D’ailleurs, Germania Flug va reprendre à terme les vols entre Bâle et Pristina sur une base charter. Cela ne remettra pas en cause son programme de vols pour l’été. Tobias Somandin, son CEO, a confirmé que la compagnie continuerait d’acquérir des avions en leasing, pour adapter plus facilement ses services à la demande.