Le premier A350 d’Air Caraïbes est entré en service le 2 mars au matin, lorsqu’il a décollé pour son premier vol commercial entre Paris (Orly) et Pointe-à-Pitre. La veille, la compagnie avait invité des VIP et des journalistes à découvrir l’appareil durant un vol de près de 2h30 au-dessus de la France, avec une petite escale au centre de livraisons d’Airbus à Toulouse, d’où il était parti le 28 février. Le Journal de l’Aviation a pu participer à cet événement et visiter cette nouvelle cabine.
L’A350-900 d’Air Caraïbes est aménagé en configuration triclasse de 389 places, avec dix-huit fauteuils en classe affaires (Madras), 45 en premium economy (Caraïbes) et 326 sièges de classe économique.
Les fauteuils de classe affaires ont été produits par Stelia Aerospace, Air Caraïbes ayant opté pour le modèle Equinox 3D.
Celui-ci se caractérise par le fait que les fauteuils, disposés par blocs de deux (2x2x2), se déploient en lits full flat qui ne sont pas à la même hauteur : l’un s’élève et l’autre s’abaisse. Ainsi, la disposition des fauteuils peut-être optimisée pour réduire la largeur du bloc. Cette différence de hauteur s’illustre par le niveau des deux repose-pieds.
Les sièges de Premium Economy ont été produits par Recaro, qui ne propose que le modèle PL3530 dans cette classe de voyage. Ils sont disposés en 3x3x3.
Quant aux sièges de classe économique, il s’agit de Z306 de Zodiac Aerospace. La cabine se caractérise par une densité élevée due au choix de positionner dix sièges de front (3x4x3), un choix risqué qu’Air Caraïbes est la première compagnie à faire sur A350. Marc Rochet explique qu’il s’agissait là « du meilleur compromis entre l’espace, le confort et la rentabilité », l’ergonomie du siège pouvant effacer au moins en partie le désagrément de son étroitesse. D’autant que le pitch a été maintenu à 32 pouces. « Nous aurions pu mettre quarante sièges de plus dans cet avion avec un pitch inférieur, mais nous avons choisi de ne pas le faire », ajoute-t-il.
Le président d’Air Caraïbes a par ailleurs réexpliqué durant le vol que la compagnie exploitait actuellement cinq A330 et qu’elle en avait un sixième de réserve pour assurer une meilleure qualité de service. Rappelant que les A350 avaient été commandés pour potentiellement remplacer les plus anciens A330, il a affirmé « aujourd’hui, on les additionne, ce qui fait une croissance de 40% cette année ». Le premier A350, F-HHAV, sera rejoint par un deuxième A350-900, F-HNET, à la fin du mois de mars. Tous deux officieront entre Orly, Pointe-à-Pitre et Fort-de-France.
Deux autres A350-900 seront reçus en juillet 2017 puis en avril 2018 et rejoindront la flotte de la filiale low-cost long-courrier French blue, qui exploite actuellement un A330-300 sur Punta Cana. « Mais Punta Cana n’est pas l’enjeu, l’enjeu, c’est La Réunion », destination sur laquelle ils seront positionnés. Ainsi, le groupe Air Caraïbes « aura doublé son activité long-courrier en un an ».
Trois A350-1000 figurent également au carnet de commandes d’Airbus, qui doivent être livrés à partir de 2020. Mais Air Caraïbes travaille actuellement à accélérer le calendrier. « Compte tenu de notre environnement, de l’engouement qu’il y a sur la région Caraïbes, on pense qu’on a de quoi les utiliser plus tôt que prévu. Et j’ai bon espoir d’y arriver car les compagnies aériennes sont moins pressées ».
Si l’introduction d’un nouvel appareil dans la flotte représente un investissement important en termes technique, opérationnel et commercial, Air Caraïbes ne devrait pas fléchir cette année et les résultats, qui seront publiés à la fin du mois, devraient être supérieurs à ceux de 2015 : « 2015 a été une très bonne année et nous ne devrions pas perdre notre statut de compagnie française la plus rentable », s’est limité à commenter Marc Rochet. Concernant les projets futurs, il a indiqué que pour cette même raison d’importance de l’engagement demandé auprès des équipes pour intégrer l’A350, ils avaient été ralentis. Mais Maurice, l’océan Indien et de nouvelles destinations sont en ligne de mire. De même, si Air Caraïbes n’envisage pas encore de desservir des destinations autres que les capitales, elle bien consciente que la prochaine évolution est là : « c’est un sujet qui va se poser très vite avec le low-cost long-courrier ».