Dans l’impossibilité d’envoyer des humains dans l’espace de façon autonome depuis l’arrêt de la navette spatiale en 2011, les Etats-Unis sont bien décidés à rattraper leur retard. Lockheed Martin a ainsi annoncé, le 1er février, le début officiel de la construction du vaisseau spatial Orion pour l’Exploration Mission-2 (EM-2). Celle-ci se déroule sur le centre d’assemblage de Michoud en Louisiane. Les deux premiers éléments de la capsule pressurisée ont ainsi été joints.
Le travail de construction se poursuivra à Michoud jusqu’en septembre prochain, avant que la capsule parte au Kennedy Space Center (Floride) pour l’assemblage final du vaisseau spatial et ses essais. Le lancement de l’Orion EM-2 est prévu en 2021 sur un lanceur géant SLS. Le vaisseau se veut 30 % plus léger, avec 80 % de pièces en moins, que l’EM-1, dont le départ est prévu en 2019.
Vers la Lune et au-delà
Bien que la priorité de la NASA soit la desserte de la Station spatiale internationale (ISS) – avec notamment le vaisseau CST-100 Starliner de Boeing et, dans une moindre mesure, l’Orion – elle prépare en parallèle les bases de l’exploration habitée de l’espace lointain en envoyant des hommes au-delà de la Lune.
L’EM-2 sera la première mission Orion à embarquer des astronautes, au nombre de quatre. Et elle doit les amener plus loin de la Terre que n’importe quelle autre mission avant elle. Le record actuel est détenu par l’équipage d’Apollo 13 (Jim Lovell, Fred Haise, Jack Swigert) depuis 1970, du fait de sa trajectoire de retour libre autour de la Lune pour pallier la perte de sa propulsion principale. Les trois hommes se sont alors éloignés à plus de 400 000 km de la Terre.
L’équipage d’EM-2 aura pour mission d’entamer la construction de la station orbitale lunaire Deep Space Gateway. Ce projet international pourra servir à l’exploration de la Lune, mais son principal objectif sera d’être le point de départ pour des missions vers l’espace lointain, et possiblement l’exploration humaine de Mars.
La construction de la capsule se poursuivra jusqu’en septembre. © NASA