Le développement du P120C touche à sa fin. Avio, ArianeGroup et l’Agence spatiale européenne (ESA) viennent d’annoncer que l’essai à feu du premier moteur de qualification (QM-1) avait eu lieu le 28 janvier, au Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou. Il s’est déroulé sur le Banc d’essai des propulseurs à poudre (BEAP) du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES). Il ouvre la voie au premier tir du lanceur Vega-C cette année.
Il s’agissait du deuxième essai à feu du P120C après celui réalisé par le moteur de démonstration (DM) en juillet 2018 sur le BEAP. Le QM-1 était configuré dans une version représentative des futurs moteurs de série destinés à équiper le lanceur Vega-C. Comme pour le DM, l’allumage du moteur a duré 135 secondes, le temps de consommer ses 142 tonnes de propergol solide. Il a ainsi délivré une poussée moyenne de 4 500 kN, avec un maximum à 4650 kN, pour une impulsion spécifique de 278,5 secondes.
L’essai du QM-1 semble être un succès au vu des premières données recueillies. L’ESA déclare ainsi qu’aucune anomalie n’a été constatée et que les performances nominales ont été atteintes. Le programme se poursuit donc pour l’instant sans raté, six mois après la réussite de l’essai du DM, si ce n’est quelques semaines de retard. En juillet, ArianeGroup tablait sur un essai de qualification avant la fin de l’année 2018.
Cette étape ouvre donc la voie au nouveau lanceur léger européen Vega-C, développé à partir du Vega actuel par l’industriel italien Avio pour le compte de l’ESA. Son premier tir est toujours prévu pour la fin de cette année.
Un deuxième moteur de qualification (QM-2) sera mis à feu cette année. Il sera cette fois configuré pour Ariane 6, afin de préparer le premier tir du futur lanceur lourd européen mi-2020.
Doté d’une structure en fibres de carbone, le P120C est appelé à devenir le plus gros moteur monolithique du monde avec ses 13,5 m de long et 3,4 m de diamètre, pour un poids à vide de 11 tonnes. Il est développé depuis fin 2014 par Avio (en charge du corps structural) en coopération avec ArianeGroup (tuyère), dans le cadre de leur coentreprise à parité Europropulsion.
Le P120C répond ainsi à la demande de l’ESA pour ses nouveaux programmes de lanceurs Vega-C et Ariane 6. Alors qu’un seul moteur équipera le premier étage du lanceur léger, le lanceur lourd emportera deux ou quatre P120C comme propulseurs d’appoint selon les versions (Ariane 62 ou Ariane 64). Cette communalité doit permettre des économies d’échelle, avec un objectif de 35 moteurs produits par an.