La transformation du modèle économique d’Airbus Helicopters vient de franchir une nouvelle étape. Le soutien est désormais aussi important que les plateformes dans les prises de commandes de l’hélicoptériste européen. Demain, ce sera aussi le cas pour les revenus. Dans son analyse des résultats 2019 il y a quelques semaines, Bruno Even, PDG d’Airbus Helicopters, n’avait ainsi pas manqué de souligner l’importance de cette activité dans la stabilité de l’entreprise en dépit d’un environnement compliqué. Et à l’avenir, le soutien devrait s’imposer comme l’un des principaux relais de croissance.
« L’année 2019 s’est très bien passée. Pour la première fois, nous avons autant de prises de commandes côté services que côté plateformes », se réjouit Christoph Zammert, vice-président exécutif chargé du soutien et des services à la clientèle d’Airbus Helicopters, depuis septembre dernier. Ces contrats après-vente ont ainsi permis d’engranger près de 3,5 milliards d’euros, sur un total de 7,2 milliards d’euros de commandes en croissance de 13% par rapport à 2018.
Cette avancée importante va permettre à Airbus Helicopters de poursuivre sereinement son objectif de voir la moitié de son chiffre d’affaires générée par le soutien et les services. Cette part était de 41% en 2018, et de 43% l’année dernière. Les 50% devraient arriver cette année ou la suivante selon Christoph Zammert, en fonction de l’évolution du marché. La croissance de la part des services est mécaniquement aidée par la faiblesse des ventes des plateformes depuis 2015. Ainsi, la part était de 47% cette année-là.
Vers un soutien global
Christoph Zammert analyse d’ailleurs les conséquences de cette faiblesse de façon nuancée. Il admet ainsi volontiers que la baisse d’activité des opérateurs se répercute sur le soutien, notamment avec la diminution de l’utilisation des pièces détachées. A l’inverse, il explique que les clients d’Airbus Helicopters font de plus en plus appel à des contrats à l’heure de vol (FBH) afin de maîtriser les coûts. De même, ils gardent leurs appareils plus longtemps, ce qui ouvre des possibilités de modernisation et de revalorisation des flottes – à l’image des H225 confrontés l’effondrement du offshore et reconfigurés pour de nouvelles missions. Pour le patron du soutien, cela constitue de véritables éléments de résilience pour sa société.
Cet attrait pour les contrats globaux HCare Smart (FBH) et a fortiori HCare Infinite (engagement sur la disponibilité) est ainsi une tendance lourde, dans le civil comme dans le militaire. Airbus Helicopters visait une croissance de l’ordre de 10% du nombre d’hélicoptères couverts en 2019 par rapport à 2018 et a atteint les 12%. Cela représente 2 250 machines – 452 appareils civils, 561 parapublics et 1237 militaires – soit 20% de la flotte mondiale installée du constructeur. Et Christoph Zammert indique une grande satisfaction de la part des clients, avec un taux de renouvellement de ces contrats de 95%.