Dans le cadre de sa mission d’accompagnement des sociétés françaises dans leur développement international Business France publie un livre blanc qui se penche sur le domaine de l’aviation durable. Ce livre blanc « Avion bas carbone » retrace les stratégies et les défis à relever pour que les entreprises soient leader dans la course à la décarbonation. Mais loin de se centrer sur l’Hexagone, il compare également ces stratégies à celles de six autres pays dans le monde et collecte les conseils des représentants de Business France sur place pour faciliter un positionnement sur ces marchés.
Le livre blanc commence par rappeler que la France est l’un des deux seuls pays au monde avec les Etats-Unis à être capable de concevoir un avion de A à Z, ce qui lui donne une opportunité formidable de développer des technologies de rupture à tous les niveaux d’un appareil. Et alors que l’aviation représente entre 2 % et 3 % des émissions mondiales, son positionnement dans le duopole Airbus-Boeing lui donne un impact potentiel considérable sur l’empreinte carbone mondiale, de 1 %.
La recherche est portée à la fois par l’industrie, le groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) en tête, mais aussi par différents programmes de soutien lancés par le gouvernement français. Dans le cadre du CORAC (Conseil pour la recherche aéronautique civile) par exemple, un masterplan a défini quatre axes de développement pour un avion bas carbone : les nouvelles configurations, l’allègement des structures, les nouveaux matériaux et la propulsion. La France bénéficie également de l’appui d’un vaste écosystème de start-up qui sont essentielles pour avancer plus vite vers les technologies de rupture.
Des défis restent à surmonter, comme la maturation technologique, la certification des nouveaux systèmes, les levées de fonds pour soutenir les start-up ou l’assurance de perspectives de marché. Le GIFAS souligne également que l’industrie française devra être très solide puisqu’elle devra embrasser les révolutions technologiques tout en étant capable d’atteindre des cadences très élevées rapidement. La Direction Générale des Entreprises (DGE) s’implique également sur le sujet, dans le cadre du plan d’investissement France 2030 ou encore de la feuille de route « Fit for 55 » de la Commission européenne Les témoignages complets du GIFAS et de la DGE sont à lire ici.
L’essentiel du livre blanc est toutefois orienté sur les choix et les plans stratégiques mis en place par d’autres pays, à savoir l’Allemagne, la Chine, , les Emirats arabes unis, les Etats-Unis, l’Inde , et le Royaume-Uni. Souvent, ces pays ont privilégié certaines pistes de développement par rapport à d’autre, avec une appétence très forte sur les SAF (carburants aériens durables), qui devraient à eux seuls permettre d’atteindre 50 % des objectifs fixés par l’OACI : augmentation de la production de carburants durables produits à partir de biomasse, voire développement de carburants synthétiques. Et, par exemple, si l’Allemagne, les Emirats arabes unis et le Royaume-Uni sont très impliqués dans les recherches autour de l’hydrogène, les Etats-Unis restent sceptiques envers cette technologie.
Ces six pays n’ont pas été choisis par hasard. Comme le rappelle le ministre allemand de l’Économie, « aujourd’hui, aucun avion ne vole dans le monde sans pièces fabriquées en Allemagne ». Marché exigeant, comptant sur son sol déjà de grands constructeurs tels Airbus, Premium AEROTEC et des acteurs industriels majeurs qui travaillent activement dans le domaine des moteurs et des carburants alternatifs (SAF et hydrogène) tels MTU Aero Engines et Rolls-Royce, toujours à la recherche de solutions innovantes.La Chine est l’un des plus grands marchés de l’aviation civile au monde, avec un fort potentiel de développement. Le gouvernement chinois a pour objectif d’atteindre le pic des émissions de carbone d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. En octobre 2023, la Chine a publié le « plan de développement de l’industrie de la fabrication aéronautique verte (2023-2035) », fixant des objectifs de développement pour 2025 et 2035, en adoptant des voies technologiques diversifiées et en explorant de nouveaux domaines et de nouvelles trajectoires pour l’aviation verte.
Situés au carrefour des continents européen, asiatique et africain, et avec près de 75 % de la population mondiale à moins de six heures de vol, les Émirats arabes unis occupent une position géographique stratégique pour l’industrie aéronautique. Dans le sillage du plan national Net Zero 2050, le plan ambitieux National Sustainable Aviation Fuel Roadmap contient un volet sur la décarbonation du secteur de l’aviation avec une production prévue de 700 millions de litres de SAF par an, l’adoption d’un cadre réglementaire national pour le SAF, et l’amélioration de la gouvernance et des capacités locales pour soutenir cette initiative.
Les Etats-Unis sont les leaders mondiaux en aéronautique. L’international air transport association (IATA) a donné comme objectif à toute la planète d’être à net zéro émission de carbone en 2050. Les Américains ont donc pris en compte cet objectif et sans que cela soit inscrit dans la loi ou ne constitue une obligation pour eux, les industriels du secteur tiennent à s’y conformer.
L’Inde, qui a largement dépassé le milliard d’habitants, est le troisième marché de l’aviation mondiale en raison de la croissance des transporteurs à bas coûts, du développement des infrastructures, de l’augmentation du revenu disponible et de l’expansion de l’industrie du tourisme. Le pays a adopté une stratégie en 3 points pour atteindre la neutralité carbone en 2050 : élimination des émissions à la source grâce à des solutions intra-sectorielles, développement de technologies zéro émission comme l’hydrogène et l’électricité, et stratégies pour les émissions restantes par des captures de carbone ou mécanismes de compensation crédibles.
Au Royaume-Uni, la décarbonisation est également un enjeu reconnu par l’ensemble de la chaîne de valeur de l’aviation britannique. Le gouvernement britannique s’est ainsi engagé dans le Transport Decarbonisation Strategy à ce que les nouvelles technologies permettent aux vols intérieurs d’être exempts d’émissions d’ici 2040, et à l’aviation internationale d’être à zéro carbone d’ici 2050, à travers la Jet Zero Strategy. Le SAF est considéré comme l’un des principaux leviers pour y parvenir, avec l’objectif de cinq usines en construction en 2025.
Les représentants de Business France sur ces six marchés s’attachent à décrire quels sont les secteurs les plus porteurs pour une entreprise française désireuse de s’y positionner pour développer son projet bas carbone dans l’aviation. Surtout, ils accompagnent les projets par leurs conseils, adaptés à chaque fois à la vision du pays. Par exemple, la nécessité en Chine ou en Inde de s’adosser à un partenaire local et à développer une marque spécifique au marché, ou celle aux Etats-Unis d’être à la pointe de l’innovation et, là aussi, de développer des partenariats sur place.
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