Après une année 2016 difficile, Dassault Aviation affiche des résultats en progression pour le premier semestre 2017. Les indicateurs financiers sont repartis à la hausse et confirment ainsi les perspectives de croissance du constructeur français. Celui-ci vise une progression de son chiffre d’affaires sur l’année avec 45 Falcon et 9 Rafale livrés. Ces chiffres cachent néanmoins une situation contrastée, avec un contexte toujours difficile dans l’aviation d’affaires.
Le groupe enregistre un chiffre d’affaires de 2,05 MdEUR. C’est une progression de près d’un quart par rapport à la même période l’an passé, qui se répartit entre les activités civile et militaire. La première a totalisé des revenus à hauteur de 1,11 MdEUR contre 0,85 MdEUR en 2016, grâce à une croissance des livraisons de Falcon – 17 contre 15 au premier semestre 2016 – et de l’activité « avions d’occasion ». Pour le militaire, quatre Rafale ont été livrés – trois à l’Egypte et un à la France – contre sept au premier semestre 2016. Le chiffre d’affaires de la branche progresse néanmoins de 17 % grâce à la hausse du soutien pour les Rafale à l’export et pour les Mirage 2000 en France.
Le résultat opérationnel ajusté connaît une légère baisse de 1,6 %, à 123 MEUR. La marge opérationnelle chute ainsi de 1,5 point, à 6 %. C’est notamment la conséquence de la hausse des dépenses de R&D avec la reprise du programme Falcon 5X – qui a enfin réalisé son premier vol le 5 juillet. Elles représentent désormais 8,6 % du chiffre d’affaires (+ 0,8 point), soit 176 MEUR. Cela n’empêche pas le résultat net ajusté de croître de 7,6 % à 199 MEUR.
Situation contrastée
Derrière ces chiffres, force est de constater que le marché de l’aviation d’affaires est toujours compliqué. Dassault a certes enregistré 14 commandes nettes de Falcon, contre 11 au premier semestre 2016, mais le bilan est plus contrasté lorsque l’on regarde les chiffres bruts et la valeur de ces ventes.
L’an dernier, le constructeur avait ainsi signé des contrats pour 22 avions, mais avait dû subir 11 annulations à cause des retards du programme Falcon 5X. Le marché se rétracte donc, mais c’est aussi le cas des prix. Alors que le nombre de commandes nettes progresse de plus d’un quart, leur valeur stagne à 1,4 MdEUR (+0,2 %). C’est la conséquence d’une baisse des prix sur le marché, due à l’abondance de machines disponibles en occasion, mais aussi aux politiques tarifaires menées par des constructeurs nord-américains.
Les prises de commandes militaires baissent elles de moitié, à 352 MEUR. Il ne s’agit là que d’une variation due aux cycles d’acquisition spécifiques aux programmes de défense. Dassault avait ainsi reçu le contrat de rénovation des Mirage 2000D français au premier semestre 2016, ce qui avait gonflé les chiffres. Ce sera encore plus flagrant pour le second semestre, au vu de la vente de 36 Rafale à l’Inde en septembre 2016. A moins qu’un nouveau contrat ne soit signé d’ici la fin de l’année. Dassault a notamment répondu à la demande d’information (RFI) de la Marine indienne pour 57 avions de combat.
En parallèle de ses efforts commerciaux sur l’ensemble de la gamme Falcon et sur les contrats militaires à l’export, Dassault poursuit sa politique de transformation dans le cadre du plan stratégique « Piloter notre avenir ». Il entend ainsi améliorer sa rentabilité malgré le caractère ultra concurrentiel des marchés sur lesquels il se positionne. Pour rappel, ce plan s’articule sur quatre axes : culture et organisation, transformation numérique, transformation industrielle et pilotage des programmes. Pour l’instant, Dassault Aviation a lancé le mouvement avec des projets de transformation numérique en partenariat avec ses cousins de Dassault Systèmes, mais aussi en préparant la spécialisation de ses sites industriels.