Annoncé il y a un an et notifié en janvier dernier, le programme Aerospace Systems Air Platform Technology Research (ASAPTR) de l’US Air Force est désormais bel et bien lancé. Au cours des trois dernières semaines d’août, l’armée de l’Air américaine a attribué cinq des six contrats prévus dans le cadre de ce programme de R&D. Prévu pour durer jusqu’au 31 août 2025, l’ASAPTR subventionne et structure le développement de nouvelles technologies pour les futurs aéronefs de l’USAF. Il prévoit ainsi l’attribution progressive de 499 M$ en crédits de recherche, répartis entre les six industriels sélectionnés. C’est le Laboratoire de recherche de l’USAF (AFRL) qui est responsable de la maîtrise d’ouvrage.
Aurora Flight Sciences Corporation et Northrop Grumman ont été les deux premiers candidats sélectionnés, le 11 août. Ils ont été suivis par Lockheed Martin, le 17 août, puis par AAI Corporation (filiale de Textron Systems) et General Atomics, le 29 août. Il ne reste donc plus qu’un seul contrat à attribuer.
L’objectif des participants sera de « développer, faire la démonstration, intégrer et faire la transition vers de nouvelles technologies et systèmes pour des véhicules aériens, qui fourniront des capacités abordables et révolutionnaires au combattant. » Ils serviront à la mise au point d’aéronefs « capables de mettre en oeuvre avec précision de l’armement, de la charge utile (comme des capteurs) et du cargo à travers le monde. » L’ASAPTR prend ainsi la suite du précédent programme de recherche de l’AFRL, baptisé Air Vehicle Integration and Technology Research (AVIATR) et lancé en 2008.
Des thématiques larges
Les recherches s’articuleront autour de trois thèmes principaux. Le premier porte sur l’aéronef en lui-même avec de la R&D orientée sur l’aéromécanique (qui comprend entre autres l’aérodynamique), la dynamique des fluides, les aérostructures, la propulsion et son intégration dans la cellule, l’intégration des charges utiles et armements, etc. Le deuxième axe vise à améliorer le contrôle et l’automatisation des systèmes, qu’il s’agisse de coordonner plusieurs aéronefs ou de surveiller l’état de l’un d’entre eux. Le dernier thème est l’intégration des systèmes dans l’aéronef, avec la maîtrise de l’ensemble de la chaîne : fiabilité, sécurité, logistique, formation, etc.
Ces trois axes de recherche pourront aussi bien concerner des aéronefs de combat que de transport, des avions que des hélicoptères ou des drones. L’USAF précise que ce programme ASAPTR doit l’aider à améliorer ses capacités sur l’ensemble de ces missions : commandement et contrôle (C2), renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR), projection, attaque et supériorité aérienne, soutien et entretien et enfin opérations spéciales.
Répartitions
Les différents industriels sélectionnés ne plancheront pas sur l’intégralité des sujets. Chacun se concentrera sur un certain nombre de domaines particuliers, avec des approches potentiellement différentes. Pour l’instant, ils n’ont pas détaillé la répartition des tâches, si ce n’est Aurora. L’entreprise virginienne se concentrera l’autonomisation, la production avancée, la propulsion électrique, la coordination multiaéronefs ou encore l’optimisation multidimensionnelle avancée.
De premières sommes de 100 000 $ ont été octroyées à chaque participant pour lancer le travail. D’autres attributions vont intervenir d’ici la fin de l’année où 53 M$ de crédits sont prévus. La distribution des 446 M$ restants s’étalera jusqu’en 2022 (avant la fin du contrat) à raison de près de 90 M$ par an en moyenne. Le pic de dépenses se situera en 2020, avec 97 M$ alloués.