Si les programmes de nouveaux avions se font rares chez Airbus et Boeing, ceux d’appareils remotorisés vont bon train. A l’instar du constructeur européen avec son A330-800, l’avionneur américain vient de présenter son premier 737 MAX 7 tout juste sorti de sa ligne d’assemblage de Renton (Washington). « C’est le troisième membre de la famille 737 MAX introduit avec succès en seulement trois ans, s’est enthousiasmé Keith Leverkuhn, vice-président et directeur général du programme 737 MAX. C’est un accomplissement phénoménal et un témoignage du dévouement de toute l’équipe 737. » Peint, l’appareil a déjà reçu ses moteurs LEAP-1B de CFM International. Les étapes préparatoires au vol inaugural vont débuter dans les prochaines semaines.
Avant de décoller pour la première fois, le prototype du 7347 MAX 7 va réaliser un certain nombre d’essais au sol, tels que la vérification des systèmes, le ravitaillement et la mise en route des moteurs. Il passera alors aux tests de roulage et de freinage, avant de s’attaquer à son premier vol toujours à Renton.
Le programme d’essais en vol mobilisera deux prototypes. Le chantier durera environ un an, avec comme objectif la mise en service 737 MAX 7 en 2019 au sein de la compagnie américaine Southwest Airlines. Il bénéficiera du travail déjà accompli sur le 737 MAX 8, entré en service en mai 2017, et le 737 MAX 9, qui doit être bientôt certifié. La famille sera complétée en 2020, avec l’arrivée du 737 MAX 10.
Des performances en questions
Le MAX 7 est le plus court de cette nouvelle gamme de 737 remotorisés. Il est conçu pour transporter 172 passagers, là où le MAX 10 pourra aller jusqu’à 230 sièges en version haute densité. A l’inverse, le « petit » pourra aller plus loin que le reste de la fratrie avec une autonomie de 3 850 nm (7 130 km).
A titre de comparaison, Boeing établit que le 737 MAX 7 pourra parcourir 1 000 nm de plus, avec plus de passagers, que son prédécesseur, le 737-700. Le tout avec une consommation de carburant par siège inférieure de 18 %. L’avionneur américain compare aussi son avion à son concurrent, l’A319neo. Selon lui, le 737 MAX 7 peut emporter 12 passagers de plus et aller 400 nm plus loin, avec un coût opérationnel par siège inférieur de 7 %. Le calcul est forcément différent chez Airbus. Pour le constructeur européen, la différence n’est que de 100 nm et, avec nombre de passagers équivalents, c’est son avion qui est 6 % moins cher par siège.
Quoi qu’il en soit, les compagnies aériennes semblent surtout s’intéresser aux appareils de plus grande taille. L’A319neo ne cumule que 33 commandes fermes, tandis que le 737 MAX 7 ne dépasse pas la soixantaine. Ce dernier chiffre pourrait d’ailleurs chuter au vu de la décision récente de Southwest Airlines – client de lancement et principal acheteur du 737 MAX 7 – de reporter la livraison de 23 appareils sur les 30 commandés. L’opérateur low cost a préféré reprendre quarante 737 MAX 8 en priorité.