Un peu plus de six mois après le lancement de la Toulouse School of Aerospace Engineering (TSAE), l’ONERA, l’ISAE-SUPAERO et l’ENAC renforcent leur collaboration. Le centre d’études et les deux écoles ont annoncé, le 11 juin, la création d’une fédération de recherche. Celle-ci sera dédiée à la « conception, certification et opérations des futurs systèmes aérospatiaux », avec comme objectif de développer des procédés, des méthodes, des outils, mais aussi renforcer la visibilité de la recherche aéronautique française.
La future fédération sera entièrement consacrée à l’aéronautique civile, plus précisément au transport aérien et aux opérations qui y sont associées, ainsi qu’aux drones et là aussi à leurs opérations. Elle capitalisera sur les différentes compétences et l’expérience acquises par les trois partenaires depuis de nombreuses années, en structurant davantage leurs échanges.
L’ONERA, l’ISAE-SUPAERO et l’ENAC citent ainsi « les domaines de l’ingénierie des systèmes, des interactions humains-systèmes, de la modélisation et de l’optimisation des systèmes ainsi que du traitement et de la communication de l’information ».
Bruno Sainjon, P-DG de l’ONERA résume ainsi la situation : «Nous construirons d’autant mieux le futur de l’aérospatial grâce à ce cadre structurant, qui saura mettre en synergie les domaines d’excellence scientifique de chacun, tout en respectant les identités propres. »
L’intelligence artificielle au coeur
Les principaux objectifs de la fédération seront de « développer la qualification, la certification, et les opérations des futurs systèmes aérospatiaux » mais aussi « de développer de nouvelles méthodes et de nouveaux outils pour une approche systémique de la conception aéronautique ». Et ce travail sera largement structuré autour d’une « question de recherche centrale », à savoir « la conception et l’intégration de nouvelles fonctions de l’intelligence artificielle au coeur des systèmes certifiés. »
La fédération veut également continuer à renforcer les capacités de recherche du pôle toulousain. Cela pourrait ainsi amener des investissements communs pour intégrer de nouveaux matériels de recherche et des plateformes expérimentales, comme cela est déjà le cas avec la TSAE.
Cette concentration de moyens doit aussi permettre de renforcer la position du campus sur l’échiquier mondial comme l’explique Olivier Chansou, DG de l’ENAC : « Associée avec la nouvelle école universitaire de recherche, la TSAE, et avec le support des ministères de tutelles (Armées et Transports), la fédération va permettre de donner à nos équipes de recherche et à leurs travaux une notoriété scientifique internationale de tout premier plan dans le domaine de l’ingénierie aérospatiale ».
Il est rejoint par Olivier Lesbre, DG de l’ISAE-SUPAERO, qui y voit aussi l’occasion « d’attirer toujours davantage d’excellents étudiants et doctorants dans la capitale européenne de l’aéronautique et de l’espace. » Cela pourrait en effet être un atout non négligeable à l’heure où le recrutement devient un enjeu vital pour l’aéronautique, en difficulté face à d’autres secteurs jugés plus attractifs par les jeunes générations.