En attendant les résultats financiers de l’année écoulée pour Dassault Aviation, qui seront publiés le 28 février prochain, l’avionneur français a dévoilé le 7 janvier le compte-rendu des livraisons et des commandes, ainsi que de son carnet de commandes au 31 janvier 2018.
Côté militaire, Dassault Aviation a enregistré une commande de 12 Rafale pour l’année 2018 : il s’agit de l’option exercée par le Qatar, dont le premier acompte a été versé au premier semestre, quelques jours après la publication des résultats annuels 2017. Le Qatar avait signé un accord en mai 2015 pour 24 Rafale, assorti d’une option pour 12 appareils supplémentaires, qui a été levée en décembre 2017. Les livraisons sont montées à 12 avions sur l’année écoulée, soit trois de plus qu’en 2017. Sans détailler la destination, l’avionneur indique que neuf Rafale ont été livrés aux clients export (Qatar, Egypte) et trois aux forces aériennes françaises. Deux Rafale M rétrofités au standard F3 ont également rejoint l’inventaire de la Marine nationale (contre un en 2018).
Le carnet de commandes au 31 décembre est stabilisé à 101 Rafale, 73 pour l’export et 28 pour la France. Ces 28 derniers exemplaires de la commande française seront livrés entre 2022 et 2024, conformément au calendrier, afin de permettre à Dassault Aviation de se concentrer sur le marché export.
Parmi les enjeux de l’année 2019 pour le Rafale, la première livraison à l’Inde, attendue en septembre prochain. Le premier exemplaire a effectué son vol inaugural l’automne dernier et doit encore subir une série d’essais avant d’être réceptionné par l’Indian Air Force. Celle-ci va recevoir 36 avions, suite au contrat signé en septembre 2016 entre la France et l’Inde.
Autre perspective, l’appel d’offres suisse. Celui-ci prévoit une première réponse industrielle à l’appel d’offres lancé en juillet dernier pour la fin du mois de janvier. Les évaluations technico-opérationnelles au sol et en vol doivent avoir lieu entre mai et juillet à Payerne, avant l’envoi en novembre prochain d’une seconde demande d’offre suite à ces évaluations. La décision finale est attendue au plus tard en 2022.
Une année civile en pente douce
Côté civil, l’année a été marquée par l’annulation des dernières commandes de Falcon 5X. Le nombre exact n’a pas été révélé, mais il fait suite aux quinze exemplaires déjà retirés du carnet de commandes entre 2016 et 2017, ce qui donne une idée du succès mitigé de l’appareil avant l’abandon du programme il y a un peu plus d’un an.
Au final, Dassault Aviation a réussi à engranger 42 commandes nettes de Falcon en 2018 – chiffre tenant compte de l’annulation des derniers Falcon 5X – contre 38 en 2017 (41 commandes brutes moins trois annulations). Cela confirme un léger mieux par rapport aux années précédentes. Celles-ci avaient été fortement marquées par les annulations, avec 21 Falcon vendus en 2016 (33 commandes brutes moins 12 annulations), et 20 en 2015 (45 commandes brutes moins 20 annulations).
Cette embellie semble donc davantage correspondre à un estompement des effets négatifs de la fin du programme Falcon 5X et de l’annulation d’une grosse commande de NetJets auparavant, qu’à une réelle reprise du marché de l’aviation d’affaires. D’autant que la guerre des prix fait toujours rage avec Gulfstream et Bombardier pour placer des avions.
Sur le plan des livraisons, l’avionneur français a respecté ses prévisions et a ralenti ses cadences de production. Il a remis 41 Falcon à leurs propriétaires contre 49 en 2017 comme en 2016. Cela lui a notamment permis de préserver son carnet de commandes, qui comprend désormais 53 appareils, contre 52 fin 2017. Ce n’avait pas été le cas il y a deux ans où il avait perdu une dizaine d’unités (dont des Falcon 5X annulés).
Dassault devrait donc continuer sur ce rythme en 2019.