La nouvelle équipe dirigeante d’Airbus est désormais connue. Au lendemain de la nomination officielle de Guillaume Faury au poste de président exécutif, le 10 avril, le groupe européen a dévoilé la composition du nouveau comité exécutif. Et comme attendu, celle-ci consacre la fusion totale de la gouvernance du groupe avec celle de la division Commercial Aircraft.
Ce nouveau « comex » unique remplace ainsi les deux entités identifiées jusque-là comme le comité exécutif du groupe et le comité exécutif opérationnel d’Airbus Commercial Aircraft – même si la composition de leurs membres se recoupait très largement. La fonction de président exécutif de la division Commercial Aircraft disparaît ainsi, pour être intégrée aux prérogatives de Guillaume Faury en tant que président exécutif d’Airbus.
Au-delà de la fusion, le nouveau comité exécutif s’appuie sur une organisation resserrée avec seulement douze membres, là où les deux anciens comités en comprenaient respectivement dix-sept et dix. La plupart d’entre eux était déjà en poste auparavant.
Comme il est de coutume, il comprend les directeurs des divisions : Bruno Even pour Airbus Helicopters, arrivé il y a tout juste un an pour remplacer Guillaume Faury parti alors chez Commercial Aircraft, et Dirk Hoke pour Airbus Defence and Space, en poste depuis trois ans.
Les autres membres représentent les différentes grandes fonctions du groupe. Le comité comprend ainsi Dominik Asam, en tant que directeur financier. Venu d’Infineon Technologies, c’est un des rares nouveaux visages. Sa sélection avait été annoncée en novembre 2018. Il remplace Harald Wilhelm, l’« équipier » de Tom Enders, qui a quitté le groupe pour rejoindre Daimler.
A ses côtés, Thierry Baril reste directeur des ressources humaines, poste qu’il occupe depuis 2012. De même, John Harrison conserve sa place de directeur juridique, quatre ans après sa nomination. En revanche, la communication change de visage avec le remplacement de Rainer Ohler par Julie Kitcher. Elle devient ainsi vice-présidente exécutive communications, mais elle disposera aussi de prérogatives étendues avec l’intégration des affaires générales à son portefeuille. Arrivée à Airbus en 2000, elle était directrice des relations investisseurs et de la communication financière depuis 2015.
Une équipe opérationnelle déjà en place
Il y a également peu de changements sur les postes plus opérationnels. La principale nouveauté est la nomination de Jean-Brice Dumont en tant que vice-président exécutif en charge de l’ingénierie. C’est une fonction qu’il occupait déjà, mais au sein de la division Commercial Aircraft.
Les autres changements avaient déjà été opérés quelques mois auparavant. Michael Schöllhorn était ainsi arrivé en février en tant que directeur des opérations. Venu du groupe d’électroménager BSH Hausgeräte, il remplaçait alors Tom Williams, parti à la retraite. De même, Philippe Mhun avait été nommé vice-président exécutif programmes & services en début d’année pour combler le départ à la retraite de Didier Evrard. C’est en revanche un ancien de la maison, avec quinze ans d’ancienneté.
Nommée en mai 2018, après le « séisme » Paul Eremenko, Grazia Vittadini conserve son poste de directrice de la technologie, après avoir occupé des fonctions similaires chez Airbus Defence and Space. Et Christian Scherer reste directeur commercial et devrait donc fêter son premier anniversaire à ce poste d’ici quelques mois. Après un intermède chez ATR, il avait remplacé Eric Schulz, démissionnaire après seulement dix mois.
Conséquence logique de ce resserrement, plusieurs fonctions sortent de la composition de ce nouveau comité exécutif, sans que l’on sache pour autant si les titulaires de ces postes sont menacés. Elles faisaient toutes parties du comité exécutif du groupe, et non de son pendant opérationnel. Il s’agit du vice-président stratégie & international (occupé par Patrick de Castelbajac), du directeur des achats (Klaus Richter), du directeur de la transformation numérique (Marc Fontaine), ainsi que du président exécutif d’Airbus America (C. Jeffrey Knittel) et de son homologue pour Airbus China (George Xu).
Guillaume Faury dispose désormais de son équipe. Reste à savoir comment il compte la diriger, notamment dans cette nouvelle configuration de gouvernance unique. Celle-ci avait été voulue par Tom Enders, afin d’éviter de se retrouver à nouveau avec un patron des avions commerciaux plus puissant que celui du groupe.