Le concept d’un planeur motorisé a beau être atypique, il progresse. Le groupe ISAE, Dassault Aviation et l’Association européenne pour le développement du vol à voile (AEDEVV) viennent d’annoncer, le 24 septembre, avoir réalisé de premiers vols dans le cadre du projet Euroglider. Il ne s’agit néanmoins pas encore du prototype définitif, mais d’un banc d’essai volant adapté à partir d’un autre modèle de planeur existant.
Ces premiers vols se sont déroulés les 16 et 18 septembre à l’École de l’air de Salon-de-Provence. Ils ont marqué le lancement d’une première campagne d’essais, qui a pour but « de valider la conception et l’architecture générale retenue pour le futur planeur Euroglider ainsi que de démontrer la facilité de son pilotage », selon le communiqué des trois partenaires. Le planeur utilisé était notamment équipé de la chaîne électro-propulsive embarquée, qui constitue le coeur du projet.
Le lancement de cette campagne a été permis par l’obtention récente des autorisations de vols expérimentaux par l’AEDEVV auprès de la DGAC. Le projet a néanmoins pris du retard sur le calendrier prévu. Lors de la présentation de la maquette numérique de l’Euroglider au salon du Bourget 2017, Joël Denis, président de l’AEDEVV, prévoyait la construction de deux bancs d’essais entre 2017 et 2018. Il a donc fallu patienter un peu plus longtemps.
L’Euroglider est un projet de planeur biplace destiné à la formation des pilotes. Sa motorisation électrique doit lui permettre de s’affranchir en partie des contraintes climatiques inhérentes au vol à voile « classique » et ainsi élargir fortement les possibilités de vol pour élèves pilotes et leurs instructeurs. Elle offre la possibilité au planeur de décoller de façon autonome, sans remorquage par un avion, ce qui facilite encore son emploi. De fait, cette dernière spécificité permet aussi de réduire fortement l’empreinte environnementale d’un vol (bruit et CO2). Le projet s’inscrit d’ailleurs dans le cadre du programme européen Clean Sky.
Au-delà du projet de démonstration actuel, Euroglider doit déboucher sur une solution industrialisable et viable économiquement. Cela nécessitera notamment de trouver « un constructeur européen spécialiste de l’aviation légère capable de mener à bien sa production et son déploiement en Europe », selon l’AEDEVV. L’association espérait identifier ce partenaire à l’horizon de juin 2018 – qui devait marquer la fin de la phase de développement selon le calendrier originel – mais ce n’est visiblement pas encore le cas.