La visite d’Emmanuel Macron en Chine début novembre aura été fructueuse pour l’industrie française, avec plus de 15 milliards d’euros de contrats signés, mais pas forcément pour l’aéronautique. Mise à part l’annonce d’une commande pour Safran Aircraft Engines, les industriels du secteur se sont contentés d’annonces, à commencer par Airbus.
D’après l’AFP, l’Elysée a annoncé la finalisation d’une commande d’un milliard d’euros pour des moteurs Safran par la compagnie chinoise Colorful Guizhou Airlines. Celle-ci s’étant engagée pour quinze Airbus A320neo – le premier ayant été livré il y a quelques jours à peine – avec la volonté de passer à vingt-cinq appareils d’ici 2025, il s’agit donc vraisemblablement de LEAP-1A pour les dix exemplaires supplémentaires.
Au vu du montant du contrat, il comprend a priori le soutien de ces moteurs sur une longue durée. Colorful Guizhou Airlines s’était déjà engagée avec CFM International (coentreprise entre Safran et GE qui produit le LEAP), lors du salon du Bourget 2019, sur un contrat de maintenance de 500 millions d’euros sur douze ans pour les moteurs de ses quinze premiers A320neo.
Toujours d’après l’AFP, citant l’Elysée, des contrats similaires « sont en phase finale de négociation » pour un montant total de près de 3 milliards d’euros.
Effets d’annonce
Côté Airbus, le carnet de commandes sera resté fermé. Le constructeur européen s’est contenté d’annonces industrielles. Il a confirmé l’augmentation des cadences de sa ligne d’assemblage finale A320 de Tianjin à six appareils par mois dès fin 2019. C’est environ un de plus qu’actuellement. La nouvelle était néanmoins déjà connue depuis quelques mois et rentre dans le cadre de l’augmentation globale des cadences de production de la famille A320 à 63 exemplaires par mois.
Airbus a aussi annoncé que son Centre d’aménagement commercial et de livraison (C&DC) de Tianjin, jusque-là uniquement dédié à l’A330, sera adapté pour recevoir des A350 à partir de l’an prochain. Le premier appareil est attendu pour le second semestre 2020, pour une première livraison en 2021.
Par ailleurs, l’Elysée s’est réjouit de « la volonté de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) et l’Administration de l’aviation civile de Chine (CAAC) de renforcer leur coopération pour finaliser le processus de certification de l’avion ATR 42-600 et de l’hélicoptère H175 ». En fait de H175 d’Airbus Helicopters, c’est sa variante chinoise – l’AC352 d’Avicopter – qui doit être certifiée, ce qui ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année prochaine. L’hélicoptère pourrait néanmoins trouver son marché en Chine, notamment grâce au soutien étatique. Ce sera bien plus compliqué pour l’ATR 42-600, qui est en concurrence avec le programme local MA600.