Le coup a été dur à encaisser. Mi-janvier, deux semaines exactement avant Heli-Expo à Anaheim (Californie), Airbus Helicopters apprenait non seulement qu’il n’était pas sélectionné pour le contrat géant Navy Trainer (TH-XX) de l’US Navy, mais que celui-ci avait été remporté par un autre européen, en l’occurrence Leonardo. L’hélicoptériste de Marignane avait pourtant des raisons d’espérer au vu du succès du Lakota avec l’US Army, mais sans doute était-il trop ambitieux en proposant un H135 biturbine face aux monoturbines de ses concurrents. Depuis l’ouverture du salon, Airbus Helicopters tente donc d’oublier sa déception en multipliant les annonces de contrats, notamment avec les pouvoirs publics américains. De quoi se consoler quelque peu, mais pas d’oublier totalement l’échec du Navy Trainer et son marché potentiel de 130 machines.
Si la commande n’est pas immense, sa valeur symbolique l’est bien plus. Airbus Helicopters a annoncé le premier contrat de son histoire avec la prestigieuse NASA. L’agence spatiale américaine s’est engagée pour trois exemplaires du H135 qui seront affectés au Centre spatial Kennedy. Les deux premiers arriveront cet été, le dernier début 2021.
Dave Ramsey, chef des opérations de vol de la NASA du Centre, a expliqué ce choix : « La NASA a choisi le H135 parce qu’Airbus était en mesure de répondre à toutes (nos) exigences de mission, qui comprennent les mouvements de personnel, les rôles de maintien de l’ordre en vol, la lutte contre les incendies aériens, l’entraînement au maniement des armes et les opérations au-dessus de l’eau ». Les H135 interviendront ainsi pour la sûreté et la sécurité autour des tirs de lanceurs, pour des services médicaux d’urgence et pour le transport de passagers.
L’autre contrat institutionnel vient de la division Air and Marine Operations de l’US Customs and Border Protection (CBP), les douanes américaines. Déjà fortement engagées auprès d’Airbus Helicopters avec plus de 100 Colibri et Ecureuil reçus au cours des 30 dernières années, elles vont recevoir seize nouveaux H125 à partir de cette année. Ils seront équipés « de systèmes de détection infrarouge, de caméras thermiques, de lunettes de vision nocturne, de capacités de levage et de haut-parleurs » pour la protection des frontières américaines.
Par ailleurs, Airbus Helicopters a signé un important contrat avec DRF Luftrettung. La société allemande spécialisée dans l’évacuation sanitaire (Evasan – EMS) a commandé trois H135 (encore lui), ainsi que quinze H145 dans sa nouvelle version dotée d’un rotor à cinq pales. L’accord comprend aussi le rétrofit de vingt H145 dans cette nouvelle version, ce qui fera de DRF Luftrettung son principal opérateur.
De même, le service d’ambulances aériennes suédois Svensk Luftambulans s’est engagé pour trois nouveaux H145, qui viendront s’ajouter aux trois appareils déjà rétrofittés dans la version à cinq pales.
Enfin l’opérateur américain Metro Aviation, lui aussi spécialisé dans le transport médicalisé, a acheté douze nouveaux EC145e. Ils viennent s’ajouter au 31 exemplaires déjà commandés.