Alors que la plupart des industriels de l’aéronautique privilégiaient jusque-là des mesures de vigilance, Airbus a décidé de passer à la vitesse supérieure pour tenter d’endiguer la pandémie du COVID-19. Le constructeur européen a annoncé, le 17 mars, qu’il suspendait temporairement ses activités de production et d’assemblage sur ses sites français et espagnol – activités qui ne sont naturellement pas éligibles au télétravail.
Cette mesure de suspension s’appliquera sur les quatre prochains jours. Ce délai peut sembler court, mais Airbus assure par voie de communiqué que « cela laissera suffisamment de temps pour mettre en oeuvre des conditions de santé et de sécurité strictes en termes d’hygiène, de nettoyage et de distanciation, tout en améliorant l’efficacité des opérations dans les nouvelles conditions de travail. » Par ailleurs, le télétravail sera privilégié dès lors que cela sera possible.
Les modalités d’application seront définies localement en partenariat avec les partenaires sociaux. Ceux-ci n’ont pas encore réagi à la nouvelle. Certains d’entre eux, dont Force Ouvrière en France, demandaient dès hier un confinement total.
Airbus indique qu’il « travaille également avec ses clients et fournisseurs pour minimiser l’impact de cette décision sur leurs opérations ». Le constructeur avait déjà indiqué il y a quelques jours avoir « mis en place un suivi spécifique et solide pour évaluer l’impact potentiel de la situation du coronavirus sur (ses) activités ».
Par ailleurs, Airbus maintient naturellement ses précédentes directives, à savoir la restriction des voyages aux seules missions critiques pour les affaires et la suspension totale des déplacements vers les régions à haut risque. Des mesures de quarantaine sont prises pour les personnels revenant de ces régions. Enfin les salariés confrontés à la fermeture des écoles de leurs enfants disposent de mesures de flexibilité.
Selon les chiffres compilés par l’AFP, Airbus emploie 48 000 salariés en France principalement répartis entre Toulouse, Marignane, la région parisienne, Saint-Nazaire et Nantes. En Espagne, le groupe emploie 2 700 personnes à Getafe, Tolède, Albacete et Séville.