Airbus abandonne son programme de drone à voilure tournante (VTOL) Tanan, dévoilé il y a deux ans à peine. Les études d’ingénierie et de marché auraient démontré « qu’on avait intérêt à faire quelque chose de différent », expose-t-on chez l’avionneur. Un proche du dossier confie que « ce n’était pas jouable au niveau technico-commercial ». Les restrictions en termes de mise en oeuvre (conditions climatiques) et de poids (trop léger), ainsi que les budgets contraints des clients – notamment les marines – intéressés par le concept ont de fait conduit Airbus Defence & Space à renoncer à la poursuite du programme.
Le Tanan, initialement destiné aux missions de détection et de surveillance, a été jugé « très sophistiqué » et « trop axé sur les besoins de la marine ». Il serait arrivé « trop tôt », les budgets militaires ne permettant pas à l’heure actuelle d’investir dans ce type de technologie – malgré le besoin largement exprimé, notamment du côté de la Marine nationale.
Arrêté il y a quelque mois, le projet ne va cependant pas être totalement mis au placard, Airbus souhaitant « à tout prix » rester sur le marché du VTOL. D’autres concepts sont déjà à l’étude, et s’appuient sur le savoir-faire acquis du Tanan, avec une possible annonce « dans les prochains mois ».
Il s’agirait de présenter un drone VTOL plus lourd – le Tanan affiche un poids de 300kg – mais surtout un drone adaptable aux besoins civils. Si ce marché s’ouvre d’ici six à sept ans, Airbus pourrait bien profiter de cette opportunité et se laisser le temps de la réflexion pour pouvoir proposer à terme une plateforme plus résistante aux intempéries, capable de voler plus longtemps et donc de remplir un plus large panel de mission.
Le Tanan, développé en partenariat avec DCNS, avait pour ambition d’être embarqué sur des navires de surfaces, et plus particulièrement des frégates. Les deux industriels avaient annoncé un accord de coopération en octobre 2014 à l’occasion du salon Euronaval. Airbus Defence & Space était chargé du développement de l’ensemble du système, comprenant le vecteur aérien, la station de contrôle et l’emport de charge utile, DCNS devait pour sa part s’occuper de l’intégration du système au bâtiment et au système de combat. Les premiers vols avaient eu lieu fin 2014.