L’annonce tant attendue est tombée. Boeing a annoncé le 27 janvier une réduction des cadences du 777 de 8,3 à 7 appareils par mois à partir de 2017, et une stabilisation à ce niveau par la suite. Avec ce ralentissement, l’avionneur américain espère adoucir la transition vers le 777X.
Boeing affiche en effet un carnet de commandes de 218 Triple Sept, passagers (176) et cargo (42). Au rythme actuel, il n’a donc que deux années de production assurées. Or la situation n’est pas favorable aux nouvelles ventes, la chute du prix du carburant éloignant l’urgence du renouvellement des flottes et le marché de l’occasion proposant de belles opportunités (ainsi que Delta l’a déjà souligné). Ainsi, seuls 58 appareils ont été vendus en 2015.
Boeing doit donc lever le pied sur la ligne d’assemblage s’il veut assurer la continuité de la chaîne de production jusqu’à l’entrée en service et le ramp-up du 777X (2020). Celui-ci a pour le moment été commandé à 306 exemplaires.
Perspectives décevantes pour 2016
Cette baisse de la production sur le programme 777 aura un effet immédiat. Boeing a indiqué, lors de la publication de ses résultats annuels, qu’il envisageait une baisse des livraisons sur l’année, de 762 en 2015 à entre 740 et 745. Le ralentissement affectera les avions les plus chers, le 777 donc et le 747, dont la production sera réduite à six appareils par an à partir du mois de septembre. En parallèle, les chaînes 737 vont poursuivre l’accélération de leur production.
En conséquence, le chiffre d’affaires devrait lui aussi se rétracter. L’objectif pour 2016 se situe entre 93 et 95 milliards de dollars. En 2015, il était de 96,1 milliards de dollars, une croissance de 5% portée par l’augmentation du nombre de livraisons. En revanche, le bénéfice net a déjà pâti des charges provisionnelles portées sur les programmes 747 et KC-46A au quatrième trimestre : il s’est réduit de 5% à 5,18 milliards de dollars.