CFM International a annoncé le 14 avril que les deux premiers LEAP-1A de série étaient sortis d’usine. Leur livraison a eu lieu le 2 avril, avec deux jours d’avance sur le calendrier fixé initialement, et ils rejoindront les usines d’Airbus la semaine prochaine. Ces moteurs équiperont le premier A320neo qui sera livré mi-2016 à sa compagnie cliente, dont l’identité n’a pas encore été dévoilée.
Lors d’une conférence à Villaroche, Olivier Andriès, le président de Snecma, a donc souligné que « le développement du LEAP respecte son calendrier et le moteur ses spécifications. » Trois ensembles équipent des avions d’essais d’Airbus (deux A320neo et un A321neo) et le retour des pilotes semble excellent : « il n’y a eu aucun incident, le moteur fonctionne parfaitement, avec le même niveau de fiabilité qu’un CFM56 », nous confie-t-on chez Snecma. Olivier Andriès précise par ailleurs que Boeing a la même appréciation sur le LEAP-1B, qui vole désormais sur trois 737 MAX 8 d’essais. Quant au LEAP-1C, destiné au C919 de la COMAC, son premier vol est toujours fixé à la fin de l’année.
En ce qui concerne le LEAP-1A, Snecma nous a confié que le troisième moteur était produit et que le second couple serait bientôt également livré à Airbus. Six compagnies devraient recevoir des A320neo équipés de LEAP cette année.
© CFM International
Snecma paré pour le ramp-up
Avec 10 400 moteurs commandés avant même l’entrée en service du LEAP, CFM International se trouve « face à un défi sans précédent d’augmentation de la production. » Si la capacité actuelle du motoriste est de 1 000 moteurs par an (la moitié produite à Villaroche, l’autre à Cincinnati chez GE Aviation), LEAP et CFM confondus, l’objectif est de doubler la production d’ici 2020 pour atteindre 2 000 moteurs annuels. Or, « cela a pris 40 ans pour atteindre 1 600 CFM par an. »
Pour y parvenir, Snecma est en train de monter une Pulse Line LEAP dans son usine de Villaroche, qui abritera deux lignes d’assemblage final de cinq postes chacune. La première sera mise en service au mois de juillet, la seconde à la fin de l’année. Les deux seront capables d’assembler chacun des trois types de LEAP et pourront produire 500 moteurs par an. Une troisième ligne d’assemblage final est par ailleurs prévue pour 2020, « pour passer au-delà des 1 000 moteurs par an à Villaroche. »
Les outils de production ont également été adaptés, notamment parce que le LEAP est plus volumineux que le CFM. Le bras sur lequel il est installé pour le montage des différents éléments peut ainsi orienter le moteur mais aussi le faire tourner sur lui-même afin que toutes les parties soient accessibles aux ouvriers, optimisant l’ergonomie.
Enfin, un hangar logistique est en finalisation en face de l’usine de production pour prendre en charge la réception et le stockage des pièces. L’objectif est de libérer de l’espace dans l’usine pour augmenter le nombre de postes. Actuellement, l’activité logistique accapare le tiers de la surface du bâtiment.
La direction du groupe Safran et les équipes d’easyJet célèbrent vingt ans de partenariat sur le CFM56… en attendant le LEAP © Le Journal de l’Aviation