Pour paraphraser Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran, le premier vol du C919 n’a jamais été aussi proche. Dès le tout début de l’année, après le transfert du premier prototype au centre des essais en vol, la COMAC avait indiqué que le vol inaugural aurait lieu au premier semestre – après avoir manqué sa date butoir de fin 2016. D’après Safran, qui travaille notamment sur la motorisation de l’appareil, il pourrait avoir lieu dès le mois d’avril.
« La fenêtre aujourd’hui se situe entre avril et mai, selon nous », annonce Philippe Petitcolin. Il a également précisé que « le taxiage à basse vitesse devrait être réalisé dans les jours qui viennent, nous prévoyons un taxiage à vitesse élevée dans le courant du mois de mars. Si tout se passe bien comme on l’espère et qu’ils ne découvrent pas de bug de dernier moment, un premier vol au mois d’avril paraît tout à fait dans la logique des choses ».
Safran est présent sur le programme au travers de deux grands packages : la propulsion – il fournit le moteur LEAP-1C et la nacelle dans le cadre de sa coentreprise avec GE – et les systèmes électriques (câblages). Philippe Petitcolin souligne que ces activités suivent la vitesse du développement de l’avion et ne connaissent pas de retard.
Au début de l’année, le C919 avait été brièvement filmé en train d’avancer très lentement sur un taxiway. Mais au début du mois, les médias chinois avaient rapporté que la COMAC achevait l’installation des systèmes embarqués, ainsi que les essais d’intégration statiques. Initialement, le premier vol du C919 devait avoir lieu en 2014 mais des problèmes de production ont abouti à plusieurs reports de calendrier. Désormais, si la mise en service de l’appareil reste prévue pour 2018, avec China Eastern Airlines, cette date devrait elle aussi être repoussée. Quoiqu’il arrive, le C919 ne devrait pas ajouter une pression énorme sur les lignes d’assemblage de Safran. « En termes de production, jusqu’en 2020, ce n’est pas le LEAP-1C qui va faire la cadence ou les nuits sans sommeil de monsieur Andriès », a plaisanté Philippe Petitcolin en faisant référence au président de Safran Aircraft Engines.