Selon les informations de Bloomberg, la commande d’Emirates pour 36 A380 serait sur la sellette. L’agence rapporte que les négociations avec Rolls-Royce sont actuellement dans une impasse, les deux parties n’arrivant pas à s’entendre sur les prix ni sur les performances des Trent 900. La première échéance fixée pour le choix des moteurs est désormais dépassée, ce qui remet en cause le calendrier de livraison initial voire la commande.
Emirates et Airbus avaient annoncé leur protocole d’accord portant sur l’acquisition de vingt A380 fermes et seize options en janvier. La compagnie avait indiqué depuis qu’elle convertirait rapidement ses options en commandes fermes également. Ce contrat à 16 milliards de dollars avait permis à Airbus de balayer les inquiétudes concernant la pérennité du programme A380 – à l’époque, John Leahy, encore directeur commercial d’Airbus Commercial Aircraft, avait publiquement annoncé que la ligne de production serait en danger sans soutien de la compagnie émiratie et sa cadence est déjà en train de ralentir à six avions par an.
Il replonge désormais dans l’incertitude. En effet, Emirates ne serait pas satisfaite des performances de ses Trent 900 actuels, notamment en termes de consommation carburant mais également en termes de durabilité (problème qui touche les aubes de turbine haute pression). Engine Alliance, qui motorise la plus grande partie de la flotte, pourrait représenter une alternative mais le consortium (GE et Pratt & Whitney) semble en retrait et son GP7200 n’a que peu évolué, les motoristes nord-américains étant davantage concentrés sur d’autres programmes.
Emirates exploite aujourd’hui 105 A380 et en détient encore 57 exemplaires en commande – soit plus de la moitié du carnet de commandes d’Airbus à qui il reste 101 appareils à livrer. Le protocole d’accord, s’il était converti dans son intégralité, porterait ses engagements à 178 Super Jumbos.