Alors que Boeing travaille toujours à la remise en service des 737 MAX 8 et MAX 9, il a tout de même organisé une cérémonie à Renton pour présenter son premier 737 MAX 10 à ses collaborateurs le 22 novembre. Un événement sans trompettes ni fanfare, qui s’est déroulé par une matinée grise et froide et qui pourrait bien être le dernier roll-out de la famille 737.
Boeing indique que l’appareil va à présent subir les essais classiques de ses systèmes avant de pouvoir envisager de réaliser son premier vol l’année prochaine. Il devra toutefois attendre que les correctifs apportés au système anti-décrochage soient approuvés par la FAA et installés.
C’est la mise à jour de ce système MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System – système de contrôle automatisé de l’assiette) qui continue d’occuper l’avionneur. Dans sa dernière communication au sujet de l’avancée des corrections, mi-novembre, Boeing indiquait avoir ajouté trois couches de protection supplémentaires pour éviter que le système ne s’active en se basant sur les données d’une sonde d’incidence défaillante et ne rendre l’appareil incontrôlable. A cette date, 800 vols d’essais dont un premier de certification avaient été réalisés avec cette mise à jour du logiciel et une évaluation sur simulateur eCab avec la FAA avait été réussie.
Depuis, Boeing évalue, toujours avec la FAA et toujours sur simulateur, la charge de travail des équipages de compagnies aériennes, tandis que les vols de certification doivent se poursuivre. L’avionneur espère que la levée de l’interdiction de vol des 737 MAX par la FAA sera levée au milieu du mois de décembre. Les autres régulateurs prendront ensuite chacun leur décision.
La version -10 du 737 est dotée d’une autre spécificité, son train d’atterrissage. Le fuselage de l’appareil a en effet été allongé de 168 cm, nécessitant un allongement du train de 24 cm pour augmenter l’angle de rotation, préserver les performances au décollage et à l’atterrissage et écarter au maximum le risque de « tail strike ». Boeing a ainsi équipé le train d’un levier qui le déploie progressivement pendant la rotation (et permet de conserver la même case de train que sur les autres modèles de la famille).
Boeing rappelle que le 737-10 a enregistré des commandes pour 550 appareils de la part d’une vingtaine de clients.