Les ennuis se succèdent en cascade pour Boeing. La FAA envisage d’imposer une amende de près de 4 millions de dollars à l’avionneur pour avoir mal supervisé ses fournisseurs et avoir fait certifier des 737 équipés de pièces défectueuses en toute connaissance de cause entre août 2018 et mai 2019. Le défaut concernerait 113 appareils environ et se situe au niveau des rails des becs de bord d’attaque.
Les rails concernés ont été produits en juin 2018 par Kencoa Aerospace, livrés à Spirit AeroSystems puis à Boeing. Ils présentent une faiblesse causée par un phénomène de fragilisation par hydrogène de leur revêtement en cadmium-titane. Le placage des rails avait été sous-traité à Southwest United Industries, qui a signalé à Kencoa l’échec du lot à son test qualité début juillet 2018. L’information est remontée lentement jusqu’à parvenir à Boeing en septembre. Le mois suivant, l’avionneur aurait demandé à Spirit AeroSystems de rédiger une NOE (Notice of escapement, qui signale que des pièces non-conformes ont été livrées), ce qui a été réalisé en février 2019.
Cependant, entre août et octobre 2018, 48 appareils avaient été équipés de ces rails non-conformes et présentés à la FAA pour recevoir leur certificat de navigabilité. Surtout, la situation s’est prolongée par la suite, alors que Boeing avait été officiellement informé du défaut. Ainsi, 85 autres 737 auraient reçu leur certificat de navigabilité entre octobre 2018 et début mai 2019.
Début juin, Boeing a émis un Service Bulletin proposant des inspections des rails, qui a été suivi de quelques jours par une AD de la FAA. L’agence souligne que l’identification des rails non-conformes a été rendue difficile par le fait que Southwest United Industries n’a pas appliqué de revêtement de protection sur les numéros d’identification, qui étaient ainsi obscurcis ou invisibles.
Boeing a trente jours pour répondre à la décision de la FAA.