Depuis le 30 mars, les masques de plongée Easybreath de Decathlon ne sont plus commercialisés mais sont transformés par plusieurs industriels, y compris du secteur aéronautique, pour pallier le manque d’équipements de protection dans les unités hospitalières affectées à la lutte contre le covid-19. Une mesure qui avait été prise en Italie et qui est très suivie en France, notamment par Safran et Segula.
L’équipementier, le groupe d’ingénierie et l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) se sont en effet associés pour élaborer une solution d’adaptation qui a donné naissance au kit Easybreath Anticovid. Equipé de cartouches de filtration antivirales disponibles en milieu hospitalier et de raccords et accessoires utilisés dans les services de soins intensifs, il est réalisable avec une imprimante 3D. Il peut être utilisé aussi bien par les soignants que par les patients.
Soutenu par l’expertise de Segula en matière d’industrialisation, Safran a déjà fabriqué et distribué environ 200 masques auprès de différents CHU. Le groupe peut en produire davantage mais les partenaires ont décidé d’aller plus loin en ouvrant l’accès aux fichiers permettant l’impression 3D, via une licence gratuite. Ils rappellent toutefois que le masque n’est pas homologué et a simplement vocation à aider d’aider les établissements médicaux en manque d’équipements agréés dans les situations d’urgence.
En parallèle, l’Airbus Humanity Lab fait partie du « masque-adaptateur COVID-19 consortium France », qui a été créé avec la même vocation. Se basant sur la solution (open source elle aussi) d’adaptateur pour filtres antiviraux sur le masque EasyBreath développée par l’université de Stanford, les acteurs de cette initiative ont pu dessiner l’adaptateur, l’imprimer en 3D, concevoir le moule, faire valider la distribution par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) et lancer la production industrielle en quelques jours. Quelques 25 000 adaptateurs ont ainsi été envoyés aux hôpitaux en faisant la demande dès les premiers jours de la naissance du consortium et la capacité de production atteint plusieurs dizaines de milliers d’adaptateurs par semaine.
Plusieurs sites des groupes Airbus et Safran travaillent également sur d’autres initiatives dans l’effort sanitaire, notamment l’impression 3D de visières de protection. C’est également le cas de Dassault Aviation, qui a lancé une production des mêmes équipements dans ses neuf établissements en France. Soulignant qu’il s’agit d’une initiative de ses employés, l’industriel peut en produire un millier par semaine et a déjà commencé la distribution à différentes institutions depuis plusieurs jours. Il ajoute que ses sous-traitants se sont eux aussi mobilisés pour cette opération « qui démontre une nouvelle fois la solidarité et la réactivité du tissu industriel aéronautique ».