Alors que ses sites de production sortent lentement de leur torpeur, Figeac Aéro se prépare à deux années plus difficiles que prévu. A l’image de toute la chaîne de fournisseurs des donneurs d’ordre de l’aéronautique, le sous-traitant va devoir redoubler d’effort pour préserver sa trésorerie tout en s’adaptant aux baisses de cadences annoncées par les avionneurs.
Figeac Aéro a dressé le bilan de ces dernières semaines, concernant ses activités de production. La crise sanitaire ayant une portée mondiale qui n’a épargné aucune région, tous les sites de l’industriel ont subi son impact, de façon plus ou moins forte. En France, des fermetures partielles ou totales ont temporairement affecté l’activité. Aux Etats-Unis, le site de Wichita a tourné à 40% de son régime habituel, tandis que celui d’Hermosillo au Mexique a dû fermer cinq semaines. En Afrique du Nord, les implantations ont réussi à maintenir 50% de leur production, sauf en Tunisie, où l’usine a dû s’interrompre deux semaines.
Désormais, tous vont pouvoir remonter en puissance mais leur objectif est désormais en-deçà du niveau d’avant la crise puisque Airbus et Boeing ont annoncé des réductions de leurs cadences de production. Ainsi, le programme A350, qui représente 32% du chiffre d’affaires de Figeac Aéro, arrivait en fin de montée en cadence à dix appareils produits par mois avant la crise et va maintenant être stabilisé à six appareils par mois. De même, le sous-traitant avait des lots sur l’A330, le 787 et le 777, qui vont voir leur cadence réduite d’au moins un tiers (voire de moitié à l’horizon 2022 pour le Dreamliner). Figeac a également des contrats importants sur le LEAP de Safran, qui subissaient déjà l’immobilisation et le ralentissement de la production du 737 MAX et vont désormais devoir composer avec le ralentissement de la production du programme A320 (de 60 à 40 avions par mois).
Le groupe va donc porter une attention encore renforcée à sa trésorerie. Il s’est tourné vers les mesures d’accompagnement de l’Etat (chômage partiel, report de charges et de traites bancaires…) et reporte voire annule ses projets d’investissements non prioritaires. Il cherche également à obtenir un prêt garanti par l’Etat.
Figeac Aéro sait déjà que son exercice 2019-2020 reflètera partiellement l’impact de la crise (il a été clos le 31 mars) mais que le coup sera bien plus rude sur l’exercice 2020-2021. Il n’exclut donc pas de nouvelles mesures de réduction des coûts et d’ajustement de ses capacités de production.