Bombardier annonce à son tour des réductions d’effectifs. La division Aviation du groupe a décidé de se séparer d’environ 2 500 employés afin d’ajuster sa taille à la baisse de la demande et de la production. L’essentiel des suppressions de poste touchera les activités de production au Canada et s’étalera sur l’année 2020.
Lors de la présentation de ses résultats, en mai, le groupe avait laissé entrevoir la possibilité d’une telle mesure. Il avait indiqué que les commandes avaient fortement ralenti au mois de mars, faisant baisser la valeur du carnet de commandes de 6% à 13,6 milliards de dollars. Des ajustements de cadences étaient donc à prévoir, d’une ampleur similaire à la baisse de la demande alors estimée à 30% voire 35% sur le premier trimestre. A ce moment, Bombardier soulignait que le carnet de commandes du Global 7500 restait « en grande partie intact » et qu’une accélération des cadences de production était toujours à l’ordre du jour.
La situation s’étant prolongée en avril et en mai, Bombardier Aviation prévoit désormais que la baisse de la demande pour les avions d’affaires sera de 30% sur l’année et « doit ajuster ses activités et ses effectifs pour s’assurer d’émerger de la crise actuelle sur de solides bases », résume-t-il dans un communiqué. L’avionneur doit également composer avec des pénuries dans la chaîne d’approvisionnement.
Le groupe avait déjà pris des mesures d’adaptation au début de la crise sanitaire. A côté de mesures de réduction des coûts par la réduction des dépenses non essentielles, la production des programmes Challenger et Global ainsi que les activités liées aux aérostructures au Mexique et en Irlande avaient été temporairement suspendues fin mars pour des raisons économiques et sanitaires. La production a repris mais progressivement.
Pourtant l’année avait plutôt bien débuté pour l’activité aviation d’affaires, la seule que le groupe doit à terme conserver dans son giron. Le chiffre d’affaires du premier trimestre pour l’entité Aviation avait enregistré une hausse de 8% à 1,5 milliard de dollars, porté par l’aviation d’affaires, en croissance de 16%, notamment grâce à la livraison de six Global 7500 sur les 26 jets livrés durant la période.