Airbus montre qu’il travaille à un avion zéro émission. Ou plutôt trois. Le 21 septembre, l’avionneur européen a dévoilé trois concepts d’avion « vert », utilisant à chaque fois l’hydrogène comme source d’énergie principale. Tous baptisés ZEROe, ils doivent permettre à Airbus d’explorer différentes technologies et différentes options aérodynamiques, avec l’objectif de proposer un appareil prêt à entrer en service dès 2035.
Le premier concept repose sur une configuration similaire aux moyen-courriers actuels de l’avionneur. Ce turboréacteur serait capable de réaliser des vols intercontinentaux de 3 500 km avec entre 120 et 200 passagers à son bord. Il fonctionnerait avec une turbine modifiée qui fournirait de l’énergie par combustion d’hydrogène. Celui-ci serait stocké dans des réservoirs situés derrière le caisson arrière de pressurisation.
Le concept de monocouloir à turboréacteurs. Image © Airbus
Airbus va également travailler sur une version régionale à turbopropulseurs, qui ressemble à l’ATR actuel. Capable de transporter une centaine de passagers, il pourrait voler sur 1 800 km. Là encore, il s’agit d’alimenter l’appareil par la combustion d’hydrogène dans des turbines modifiées. Toutefois, Airbus ne précise pas où serait stocké l’hydrogène liquide.
Enfin, un concept plus novateur d’aile volante est proposé. D’un rayon d’action et d’une capacité similaire au concept de turboréacteur (soit 3 500 km et 200 passagers), il est censé offrir « de multiples possibilités pour le stockage et la distribution d’hydrogène, ainsi que pour l’aménagement de la cabine ».
Airbus a calé son calendrier sur celui du gouvernement français, qui avançait 2035 pour avoir un avion « zéro émission » apte à remplacer l’A320, avec un démonstrateur pouvant voler dès 2026-2028, lorsqu’il a présenté son plan de soutien au secteur aéronautique au printemps.
Le concept d’aéronef à fuselage intégré. Image © Airbus
S’il affiche sa foi en le potentiel de l’hydrogène pour réduire les émissions liées à l’aérien, Guillaume Faury, le président d’Airbus, prévient que l’objectif d’un avion zéro émission en 2035 ne pourra être atteint qu’avec un engagement total de tous les acteurs, du gouvernement et de l’Union européenne. « La transition vers l’hydrogène comme source d’énergie primaire, solution retenue pour ces concepts, exigera une action décisive de tout l’écosystème aéronautique. Ensemble, avec le soutien des gouvernements et des partenaires industriels, nous pouvons relever ce défi et promouvoir les énergies renouvelables et l’hydrogène afin d’assurer au secteur aéronautique un avenir durable. »
Airbus évoque ainsi le besoin de soutien pour la R&T du côté industriel et pour la transformation du modèle des compagnies et des aéroports de l’autre. Les aéroports devront en effet se doter d’infrastructures propres pour l’approvisionnement et le stockage, tandis qu’il faudra des mesures incitatives auprès des compagnies aériennes pour le renouvellement des flottes.