Boeing vient de conclure l’édition 2020 du programme ecoDemonstrator. Cette année, l’avionneur s’est particulièrement intéressé aux nuisances sonores des appareils et a mené des recherches dans ce domaine avec la NASA et Safran Landing Systems. Mais le programme, dont les vols d’essais ont été réalisés sur huit jours avec un 787-10 d’Etihad, s’est également penché sur l’hygiène en cabine, dans le cadre de l’initiative « Confident Travel ».
Le bruit était toutefois le principal sujet d’étude et Boeing affirme qu’il s’est agi là de la campagne d’essais en vol la plus complète menée par la NASA sur le bruit. Plus d’un millier de microphones disposés au sol et 214 capteurs sonores à l’extérieur du fuselage de l’appareil ont enregistré 1,6 teraoctet de données sur le sujet dans une cinquantaine de configurations d’essais. Ces données permettront à la NASA d’améliorer ses capacités de prédiction du bruit des avions et de suggérer aux pilotes des manières de réduire leur bruit. Mieux, elles aideront à concevoir les futurs avions plus silencieux.
Safran Landing Systems était un autre partenaire majeur du programme cette année, grâce auquel il a pu tester plusieurs dispositifs ayant pour objectif de réduire de 20% le bruit engendré par les trains d’atterrissage – qui peuvent générer 30% des nuisances sonores des appareils à l’approche des aéroports. L’équipementier a notamment testé l’installation d’un carénage perforé couvrant une partie du train avant et de capots en forme d’aile autour des jambes du train principal. Les données relevées par les huit capteurs dédiés à ce domaine du programme doivent désormais être analysées mais Boeing souligne que les observateurs au sol ont pu constater une réduction du bruit.
Les dispositifs de réduction de bruit du train d’atterrissage testé par Safran Landing Systems et Boeing © Paul Weatherman pour Boeing
Boeing a également profité de l’ecoDemonstrator pour tester sa baguette de désinfection par UV. La technologie avait déjà été présentée fin août et les essais ont permis de valider que ce système portable, qui utilise un rayonnement UVC dans la longueur d’onde de 222 nanomètres, permettait de désinfecter un cockpit en moins de 15 min, évitant l’utilisation de produits liquides.
A ce moment-là, Boeing cherchait des partenaires pour l’industrialiser et la proposer dans le monde. Un accord a depuis été trouvé avec la société américaine Healthe, qui exploitera le brevet et la technologie développés par l’avionneur. Elle s’est donné pour objectif de la commercialiser dès la fin de l’automne auprès des compagnies aériennes, mais envisage déjà d’autres applications, par exemple dans les écoles, les hôpitaux ou les bureaux.
Un autre système a été testé, cette fois dans le but d’améliorer les opérations en vol : un système connectant pilotes, contrôleurs et centres des opérations pour optimiser les trajectoires de vol et la ponctualité des appareils. Il doit simplifier les échanges en cas de nécessité de re-router l’avion (en raison du temps ou de la saturation du ciel).
Enfin, les vols ont tous été réalisés avec un mélange de kérosène et de carburant d’aviation durable, à une proportion de 50/50, la plus importante actuellement autorisée pour les vols commerciaux. Boeing a eu recours pour cela au carburant produit à base de déchets agricoles de World Energy, à Los Angeles.
© Boeing