Les études se multiplient pour démontrer que voler n’expose pas les passagers au SARS-CoV-2. La dernière en date est signée par la Harvard T.H. Chan School of Public Health, qui a publié le 27 octobre la phase 1 de ses recherches sur la sécurité sanitaire du transport aérien et se penche spécifiquement sur la partie « à bord » du voyage. Quelques jours auparavant, Boeing, dans le cadre de son initiative « Confident Travel », avait dévoilé les résultats de recherches plus spécifiques sur les techniques de désinfection des avions.
Les recherches de la Harvard T.H. Chan School of Public Health ont porté sur les stratégies mises en place jusqu’ici pour réduire les risques de transmission du covid-19 à bord – la phase 2 se concentrera sur le parcours en aéroport. L’étude en a conclu que grâce à l’approche à plusieurs niveaux adoptée aujourd’hui, ces risques sont faibles. Elle repose sur l’efficacité de la ventilation à l’intérieur de la cabine (ventilation et présence des filtres HEPA), qui à elle seule permettrait d’éliminer 99% des particules virales située dans l’air. Combinée à l’obligation de porter un masque, aux mesures de distanciation, à la désinfection des surfaces touchées et à l’obligation pour le passager d’embarquer avec un test négatif, elle élimine l’essentiel du risque. L’école recommande l’assistance d’un système de ventilation fournit au sol lors des procédures d’embarquement et de débarquement pour parfaire le dispositif.
Quelques jours auparavant, c’est l’US Transcom (US Transportation Command, qui gère notamment les déplacements des personnels militaires américains et de leur famille) avait publié des conclusions similaires pour les essais qu’il avait réalisé en août. Plus de 300 émissions d’aérosols, simulant un passager infecté par le Covid-19 avec et sans masque, ont été effectuées sur huit jours à bord de Boeing 767-300 et 777-200 de United Airlines et le résultat a montré que « le risque global d’exposition à des agents pathogènes en aérosol, comme les coronavirus, [était] très faible » grâce au filtrage de l’air. Selon l’IATA, depuis le début de l’année, seuls 44 cas de contamination sont soupçonnés d’être liés à un voyage aérien.
Boeing a participé à cette étude. Mais en parallèle, l’avionneur s’est penché sur le sujet spécifique de la désinfection à bord. En partenariat avec l’université de l’Arizona, il a testé dans une cabine des technologies de nettoyage et des solutions de désinfection, qui avait déjà été testées mais dans d’autres environnements. « Le comportement à bord d’un avion est différent. Il était par conséquent essentiel que nous puissions évaluer et confirmer que les produits chimiques et les techniques dont nous recommandons l’utilisation à nos clients sont efficaces et éprouvés en première ligne », a déclaré Mike Delaney, responsable de l’initiative Confident Travel de Boeing.
© Boeing
Il a pour cela utilisé un virus inoffensif pour l’homme mais plus difficile à éliminer que le SARS-CoV-2, le virus bactériophage MS2, fourni par l’université américaine. Il a été injecté à des endroits stratégiques de la cabine : tablettes, accoudoirs, coussins, compartiments bagages, cuisine, toilettes etc.
A chaque fois, plusieurs techniques de nettoyage ont été appliquées et analysées. Boeing avait déjà prouvé l’efficacité de sa baguette à rayonnement ultraviolet. Il a cette fois montré que les désinfectants chimiques homologués, qu’ils soient appliqués par essuyage manuel ou par pulvérisation électrostatique, ainsi que les revêtements antimicrobiens étaient eux aussi efficaces. Les niveaux d’efficacité constatés étaient différents selon les techniques mais à chaque fois, le virus était détruit.