KLM, Shell et le gouvernement néerlandais ont annoncé le 8 février, à l’occasion d’une conférence internationale sur les carburants durables d’aviation à La Hague, que KLM avait réalisé le premier vol au monde partiellement alimenté avec du kérosène synthétique. Il a eu lieu au mois de janvier entre Amsterdam et Madrid, en Boeing 737-800. Pour ce premier essai, 500 litres de carburant synthétique avaient été mélangés au kérosène classique.
Les partenaires expliquent que ce kérosène synthétique a été produit à partir de CO2, d’eau et d’énergies renouvelables, dans les installations de Shell à Amsterdam. Le géant de l’énergie commence par récupérer les molécules de dihydrogène de l’eau par électrolyse (le système étant alimenté par de l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques et des éoliennes) et les porte à haute température avec du CO2, issu des émissions de ses raffineries et de déchets agricoles. Le gaz synthétique est catalysé en solide puis subit un hydrotraitement pour se présenter sous la forme liquide recherchée.
Pieter Elbers, le CEO de KLM, se félicite que la compagnie ait ouvert la voie et démontré la faisabilité de l’utilisation de ce carburant synthétique en aviation, dont il estime qu’il est plein de promesses pour rendre l’aviation plus verte en attendant les avions du futur. « Le renouvellement de la flotte a contribué de manière significative à la réduction des émissions de CO2, mais l’augmentation de la production et de l’utilisation de carburant durable d’aviation feront la plus grande différence pour la génération actuelle d’avions », commente-t-il.
Comme les carburants durables d’aviation, le kérosène synthétique n’est pas près de remplacer le kérosène classique. L’industrie de l’énergie doit encore trouver les moyens de le produire à grande échelle et de façon commercialement rentable. « C’est une première étape importante et, avec nos partenaires, nous devons maintenant l’amplifier, l’accélérer et la rendre commercialement viable », reconnaît Marjan van Loon, PDG de Shell Netherlands. La société pense avoir les moyens d’y parvenir, d’autant que le gouvernement néerlandais est prêt à appuyer ce type d’initiatives afin de se diriger au plus vite vers l’objectif européen de faire voler les compagnies européennes avec du carburant durable (biocarburant ou kérosène synthétique) d’ici 2050.