Fidèle à la tradition, le GIFAS a ouvert l’année 2022 en présentant ses voeux à la presse. Un rendez-vous qui permet au Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales de dresser un rapide bilan de 2021 et de donner le cap pour 2022. Guillaume Faury, l’actuel président du GIFAS, estime ainsi que l’industrie aéronautique et spatiale est bien engagée sur la voie de la reprise, même si la pandémie va certainement continuer à rythmer la vie du secteur. Surtout, les recrutements reprennent.
« 2021 a été une année de résilience mais aussi de début de la reprise puisqu’on a vu les affaires repartir sur le dernier trimestre. Cela donne la tendance, le cap pour une année 2022 de conquête, où l’on va se retrouver à l’attaque, avec une vision positive des choses, à embaucher de nouveau, à construire, à faire monter en cadence les outils industriels… Une année qui regarde vers l’avenir, qui bâtit l’avenir. »
Satisfait de constater que l’industrie aéronautique et spatiale a su s’adapter à l’immédiateté de la crise sans renoncer à investir pour l’avenir, il souligne également qu’elle a su préserver ses emplois – grâce notamment au soutien de l’Etat – sur lesquels un risque énorme a pesé dès 2020. Avec une baisse de chiffre d’affaires globale de 28% en 2020 pour les entreprises membres du groupement (40% dans l’aviation civile), elles sont parvenues à limiter la baisse nette des emplois à 4% (ce qui représente tout de même 8 000 emplois détruits sur les 202 000 que comptaient ces sociétés en 2019).
Guillaume Faury indique que le premier semestre 2021 a pu voir une baisse similaire du nombre d’emplois, autour de 4%, mais une remontée des effectifs a été entamée au second semestre. « La filière est de nouveau en train d’embaucher », annonce-t-il. En réalité, entre 6 000 et 7 000 embauches avaient eu lieu en 2020 (principalement sur le début d’année) auprès des entreprises du GIFAS et les données préliminaires pour 2021 font état d’un niveau équivalent (principalement sur la fin de l’année). « Je ne serais pas surpris que les embauches de la filière en 2022 soient 10 000 ou plus, pour accompagner la montée en cadence des programmes, des innovations… je pense que les ordres de grandeur seront très différents de ceux de 2020 et 2021 », affirme Guillaume Faury. Christophe Cador, président du comité Aéro-PME, avance même le nombre de 15 000 embauches, « à affermir avec les enquêtes qui sont menées actuellement ». A noter que ces estimations concernent uniquement les 410 entreprises liées au GIFAS.
Les anciennes préoccupations d’avant-crise commencent donc à refaire surface. A très court terme, les entreprises du GIFAS vont devoir travailler à faire (re)venir les compétences vers le secteur, puis la priorité sera d’aller chercher les jeunes dès le lycée pour les sensibiliser à l’industrie aéronautique, ses métiers et ses perspectives. Les besoins concernent tous les types de métiers, de ceux de la production à ceux de l’ingénierie, notamment pour accompagner la décarbonation, et tous les âges et niveaux de formation. Dans le cadre de la digitalisation du secteur, les sociétés se tiennent également prêtes à accueillir des personnes qui ne sont pas issues de l’aéronautique et à assurer leur formation. Les efforts dans ce domaine ont déjà repris au sein de la chaîne de fournisseurs pour entretenir les métiers nécessitant des formations longues et pallier la baisse des emplois temporaires durant la crise.