Safran a le vent en poupe. Le groupe a publié son bilan de 2023, qui fait état d’un chiffre d’affaires de 23,2 milliards d’euros, en hausse de 21,9 %. Les activités de l’industriel ont été portées par la montée en cadence de la production de LEAP et la forte demande pour les services, notamment sur CFM56, avec la remise en service des flottes de monocouloirs. « Safran a obtenu d’excellents résultats, conformes ou supérieurs aux prévisions, avec des ventes en hausse de 22 %, un résultat opérationnel courant en hausse de 31 % et un cash-flow libre supérieur aux attentes », commente Olivier Andriès, le directeur général de Safran. Le résultat net consolidé atteint 3,4 milliards d’euros.
Les trois activités du groupe ont connu de forts taux de croissance. La branche Propulsion a vu son chiffre d’affaires augmenter de 26,7 %. L’augmentation des livraisons de LEAP (1 570 moteurs livrés contre 1 136 en 2022) a fortement contribué à ce résultat, mais pas autant que les services, qui gagnent 32,9 % grâce à la forte demande de pièces de rechange pour les CFM56 et les contrats à l’heure de vol qui couvrent la flotte croissante de LEAP. Les moteurs d’hélicoptères ont également enregistré une légère croissance, tandis que les livraisons et les services sur M88 se rétractent.
L’activité Equipements et Défense a elle aussi progressé, de 17,3 %, sous l’effet des programmes d’avions court, moyen et long-courriers, notamment les nacelles et les systèmes d’atterrissage. Les ventes en première monte ont été particulièrement dynamiques pour les trains d’atterrissage (Airbus A320neo, Boeing 787), les systèmes électriques (787, A320neo, 737 MAX), et les activités d’avionique (FADEC pour LEAP). Les livraisons de nacelles sont en diminution du fait de l’avance que Safran Nacelles a prise ces derniers mois, qui lui ont permis de respecter les objectifs de production qui lui étaient fixés alors que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ralentissaient la production ailleurs.
Enfin, l’activité Aircraft Interiors redécolle résolument, avec une hausse de 32,8 % de son chiffre d’affaires – mais reste en retrait de 23 % par rapport à 2019. Ayant été lourdement restructurée, l’unité a vu la croissance concerner aussi bien les services que la première monte, aussi bien la division Cabin que Seats. Les aménagements personnalisés, l’habillage des intérieurs (pour Cabin) et la forte demande pour les fauteuils de classe économique (pour Seats).
« En 2024, nous poursuivrons notre trajectoire de croissance du chiffre d’affaires et du résultat, grâce à une nouvelle montée en cadence des livraisons et une hausse des activités de services afin de répondre à la demande de nos clients », conclut Olivier Andriès. Ainsi, le groupe vise un chiffre d’affaires de 27,4 milliards d’euros et un résultat opérationnel courant avoisinant les 4 milliards d’euros. Il se base pour cela sur une croissance anticipée de 20 % à 25 % des livraisons de LEAP et une nouvelle hausse de 20 % des services sur les moteurs civils, tout en restant vigilant sur la situation de la chaîne d’approvisionnement, qui restera perturbée cette année.