La « stratégie pour l’aviation pour l’Europe » est en marche. La Commission européenne a annoncé le 7 juin qu’elle avait reçu l’aval des 28 ministres européens des Transports pour lancer des négociations avec les pays de l’Asie du sud-est membres de l’ASEAN, la Turquie, le Qatar et les Emirats Arabes Unis.
L’objectif est de dépasser les accords bilatéraux nationaux pour harmoniser l’accès au marché européen au niveau de l’Europe. « Une fois conclus, ces accords offriront de nouveaux débouchés commerciaux à l’ensemble du secteur aérien, de nouvelles liaisons et de meilleurs tarifs aux passagers, tout en garantissant des conditions de concurrence équitables pour nos entreprises », commente Violeta Bulc, la commissaire européenne pour les transports.
L’équité est en effet le principal souci des compagnies européennes, qui s’est particulièrement manifesté dans la querelle entre les compagnies du Golfe d’un côté et Air France-KLM et Lufthansa de l’autre – même si elle a tendance à être effacée par la virulence de celle avec les compagnies américaines. Les deux majors européennes ont jusqu’ici pesé de tout leur poids sur les gouvernements français et allemand pour bloquer l’octroi de droit de trafic aux trois grandes compagnies du Golfe, arguant qu’elles bénéficient d’aides d’Etat qui remettent en cause le principe de concurrence équitable. Désormais, le combat s’est déplacé plus haut.
La Commission européenne estime que les accords européens avec les pays du Golfe pourraient engendrer 8,4 milliards d’euros d’avantages économiques sur les huit premières années de l’accord (2018-2025) et créer 8 300 nouveaux emplois. Ces avantages avoisineraient 7,9 milliards d’euros avec l’ASEAN et 5 milliards d’euros avec la Turquie (ainsi qu’une réduction de 50% des prix des billets).