Désormais sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, CHC Helicopter a décidé de prendre des mesures importantes pour remanier sa flotte. L’opérateur canadien va notamment réduire sa dépendance à Airbus Helicopters et se défaire de la quasi-totalité de ses Super Puma (H225 et AS332).
Au 30 avril, CHC Helicopter exploitait une flotte de 227 hélicoptères (dont 65 détenus en propre) et des commandes fermes pour de nouveaux appareils pour un montant de 236,8 millions de dollars. Il souhaite se défaire de 86 appareils sous contrat de leasing et faire annuler treize autres appareils – 65 annulations de leasing ont déjà été approuvées par le tribunal des faillites du district nord du Texas qui gère le dossier. Il indique que lorsque la cour aura approuvé ses demandes pour les 99 appareils concernés, cela « réduira la flotte de façon importante et l’affranchira de presque tous les H225. » Actuellement, elle compte 40 H225 et 22 AS332.
Cette décision aura des conséquences néfastes sur la flexibilité de l’opérateur, qui n’aura plus les mêmes moyens pour saisir les opportunités qui pourraient se présenter. Elle va également placer davantage d’hélicoptères sur le marché, abaissant la valeur des appareils et notamment de ceux que l’opérateur détient.
CHC Helicopter s’était placé sous Chapitre 11 le 5 mai après huit années continues de pertes et avec un endettement de 3 milliards de dollars. L’opérateur a notamment beaucoup souffert de la baisse des prix du pétrole depuis mi-2014, qui a plongé son principal marché (l’industrie oil & gas) dans une longue crise, avec la baisse de la demande qu’elle induit pour les vols offshore.
La flotte de Super Puma toujours clouée au sol
CHC Helicopter connaît une difficulté supplémentaire depuis le 29 avril et l’accident survenu à l’un de ses H225 en Norvège. Alors qu’il réalisait une mission pour la compagnie pétrolière Statoil vers Bergen (Norvège), le rotor principal s’est subitement détaché en vol et l’hélicoptère s’est abîmé en mer du Nord, faisant treize victimes (les onze passagers et deux pilotes). Depuis, tous les vols civils, y compris pour les missions de recherche et de sauvetage ou d’évacuation médicale, sont interdits par l’EASA et 80% de la flotte mondiale de H225/AS332 L2 est clouée au sol.
Le dernier rapport préliminaire publié par le bureau norvégien d’enquête AIBN le 28 juin indique que l’accident a certainement été provoqué par une rupture de fatigue de l’un des planétaires du second étage de la boîte de transmission. L’origine de cette fatigue n’a pas encore été déterminée et la défaillance de la pièce semble être indétectable par les systèmes d’alerte actuels.