Les associations de compagnies montent au créneau. Au lendemain d’une nouvelle grève des contrôleurs aériens en France, l’IATA et A4E (Airlines for Europe) ont toutes deux condamné la fréquence des grèves qui touchent le trafic aérien en Europe et appellent les gouvernements à prendre des mesures pour minimiser leur impact.
« La fréquence des conflits est totalement inacceptable », s’est insurgé Rafael Schvartzman, vice-président de l’IATA responsable de la région Europe. « Les passagers européens ont subi le total incroyable d’un million de minutes de retard et plus de 3 000 annulations de vol cette année. […] Il est temps pour les gouvernements européens de collaborer pour s’assurer que ce service essentiel qu’est le contrôle aérien puisse se poursuivre même en période de grève. »
L’association A4E y va de ses propres calculs, soulignant que le continent avait connu 167 jours de grève entre 2010 et 2015, soit un jour de perturbation tous les treize jours, avec pour résultat un impact de 9,5 milliards d’euros sur le PIB européen et de 131 000 emplois sur six ans. « Il est temps de minimiser l’impact de ces mouvements de grève », conclut Thomas Reynaert, directeur d’A4E.
L’IATA demande aux Etats de réformer et moderniser leur stratégie concernant leur espace aérien et leurs systèmes de contrôle. Elle en a également profité pour remettre le Ciel unique européen (SES) sur le tapis, regrettant le manque de volonté politique qui a mené à l’enlisement d’un projet qui pourrait mener à la création d’un million d’emplois et de 245 milliards d’euros de PIB chaque année. « Les contrôleurs aériens […] devraient adhérer à des réformes qui sont nécessaires pour apporter la sécurité, la capacité, des économies et les améliorations environnementales que les passagers méritent », indique Rafael Schvartzman.