Lors de la présentation des résultats annuels d’ADP le 23 février, Augustin de Romanet est revenu sur la stratégie d’ADP à l’international. Le groupe s’est en effet fortement impliqué dans les projets aéroportuaires d’autres pays ces dernières années et, après un travail sur la structuration des équipes destiné à améliorer la pertinence des réponses aux appels d’offres, a défini un axe clair pour éviter de s’engager sur des dossiers dont la rentabilité n’est pas assurée. Et actuellement, plusieurs pistes sont étudiées un petit peu partout dans le monde, dont voici un rapide panorama.
« Compte tenu de la bulle des infrastructures, nous sommes plutôt sur des dossiers à forte dimension de relations d’Etat à Etat », résume Augustin de Romanet. Il souligne que les grands projets actuellement sont en négociations avec le Vietnam, Cuba et l’Arabie Saoudite notamment.
Revenant sur l’Iran, qui entre dans cette stratégie, il a confirmé que les négociations exclusives lancées au début de 2016 avec Iranian Airports et le gouvernement au sujet de l’agrandissement de l’aéroport de Téhéran « n’avaient pas abouti » : le pays a décidé de s’orienter sur un appel d’offres en novembre dernier. Peu au clair sur les raisons du gouvernement iranien pour mettre fin à ces discussions mais soupçonnant un désaccord entre les différents pouvoirs en place, ADP n’a pas encore décidé de son engagement sur cet appel d’offres et privilégie aujourd’hui le placement d’ADPi sur les travaux d’ingénierie de la plateforme. En revanche, la déception du groupe est toute relative puisque « pour financer un projet en Iran aujourd’hui, il faut passer par des banques russes. Les banques de zone euro sont plus que réticentes et cela tient notamment à l’attitude des Etats-Unis », commente Augustin de Romanet, ajoutant que ces difficultés de financement avaient également mis un frein à l’enthousiasme d’ADP.
Au Vietnam, les négociations sont plus engagées et le gouvernement vietnamien doit rendre une décision d’ici la fin du mois de mars au sujet de la proposition d’ADP d’acquérir 20% d’Airports Corporation of Vietnam, qui gère les 24 plateformes du pays. Les atouts du dossier sont immenses puisque le Vietnam est le pays le plus dynamique de sa région, avec une « demande qui explose de 15 à 20% par an ». Mais c’est là aussi son inconvénient : « la difficulté, c’est que nous ne sommes pas sûrs que l’offre puisse suivre la demande. Il s’agit de rénover beaucoup d’aéroports de province vétustes et de construire un nouvel aéroport » à Hô-Chi-Minh-Ville.
ADP se projette également vers l’avenir. « Nous avons fait le choix d’essayer d’anticiper sur des marchés futurs en nous rapprochant de nos clients », annonce Augustin de Romanet. Un bureau commercial (pour ADPi et ADP Management) a été installé en Asie, celui d’ADPi à Dubaï a été renforcé et ADP vise également le continent américain. « Au-delà du marché sud-américain qui est traditionnellement dynamique, nous savons que les Etats-Unis ont de tels besoins d’investissements qu’il y a des opportunités qui vont s’ouvrir dans les années à venir ».
En parallèle, l’organisation internationale est donc en révision et l’une des grandes décisions a été de réunir ADPi et ADP Management au sein d’une structure unique, baptisée ADP International.