De longs mois de conflit arrivent à leur terme. Les pilotes du SNPL ont en effet approuvé le projet d’accord présenté par la direction d’Air France-KLM et âprement négocié par les syndicats de pilotes pour la mise en oeuvre du plan Trust Together le 17 juillet. La victoire du oui est écrasante, avec 78,2% des suffrages et une participation de 83%. Le SNPL devrait donc signer l’accord dans les prochaines heures.
Ses termes essentiels concernaient les conditions de travail et de rémunération des pilotes, ainsi que le projet Boost de compagnie à coûts réduits destinée à lutter contre la concurrence des low-cost sur moyen-courrier et des compagnies du Golfe sur long-courrier.
Les négociations avaient été longues et difficiles depuis le mois de novembre dernier et le SNPL, fermement opposé à l’accord proposé par la direction, avait remis la décision entre les mains des pilotes. Ce faisant, il a tenté un dernier coup en ajoutant une troisième option au vote : son propre texte. La direction d’Air France-KLM avait déjà indiqué qu’elle n’approuverait pas cet accord, dut-il être choisi, et que Boost serait lancé quoiqu’il arrive, sur d’autres bases s’il le fallait.
La question est désormais réglée et la direction soulagée, comme le laisse entendre Jean-Marc Janaillac, le PDG du groupe, qui « salue l’esprit de responsabilité dont ont fait preuve les pilotes d’Air France ».
L’accord va donc permettre le lancement des activités de Boost au début de la saison hiver IATA (octobre 2017) sur le moyen-courrier et l’été prochain sur le long-courrier, comme prévu. La compagnie, dont le nom définitif n’a pas encore été révélé, devrait à terme exploiter dix-huit appareils de la famille A320 et dix A350. Sa mission sera de reprendre des lignes actuellement déficitaires ou abandonnées par Air France. Les liaisons seront réalisées par des pilotes d’Air France volontaires, avec des conditions de travail et de rémunération Air France.
L’accord portait également sur les efforts de productivité demandés aux pilotes, qui devraient permettre des économies de 40 millions d’euros par an, notamment grâce à la perte d’un jour de repos mensuel sur moyen-courrier. Il consent également à un rééquilibrage de l’activité entre Air France et KLM, avec un plan permettant à Air France de rattraper les parts d’activité perdues sur le long-courrier au profit de KLM d’ici 2026, avec des pénalités financières s’il n’était pas respecté. Ce plan est défini jusqu’en 2022.
Le vote des pilotes intervient quelques jours après l’approbation par les syndicats UNAC et UNSA PNC du nouvel accord collectif du personnel de cabine pour 2017-2022 et de l’accord de garanties dans le cadre de Boost. Il prévoit notamment l’embauche de 500 PNC en CDI sur cinq ans, indépendamment des recrutements qui seront effectués dans le cadre de Boost. La nouvelle compagnie doit en effet recourir à des PNC externes, employés à un coût inférieur à celui d’Air France. L’accord PNC comprend également des mesures de productivité, notamment dans la construction des plannings (avec l’objectif de limiter les frais d’hébergement et de restauration).